"Et je ne peux pas m’empêcher de penser que le confinement que le coronavirus inflige dans de grandes parties du monde est en train de montrer à tous un peu de ce qu’est la vie à Gaza.
Vous ne pouvez plus visiter des pays étrangers ni voyager en avion ? Bienvenue à Gaza. J’ai bientôt 29 ans, et je n’ai jamais pris l’avion.
Vous n’êtes pas autorisés à vous déplacer de plus de quelques kilomètres de votre domicile au risque de subir le courroux des autorités ? Bienvenue dans la minuscule Gaza, où les frontières terrestres et maritimes sont fixées par une armée – des armées, puisque l’Égypte est elle aussi impliquée – qui n’ont aucun scrupule à utiliser une force meurtrière pour vous interdire de tels déplacements.
Vous ne pouvez plus vous rendre dans un hôpital parce que le système de santé est submergé par les urgences ? Bienvenue à Gaza, 2008-09, 2012, 2014. Maintenant.
Vous craignez pour votre approvisionnement en médicaments, en eau potable, en nourriture et en électricité ? Bienvenue à Gaza, où la moitié des médicaments essentiels ne sont tout simplement pas disponibles selon le ministère de la santé d’ici, et où l’autre moitié a moins d’un mois de stock selon les Nations-Unies.
Bienvenue à Gaza, où l’eau du robinet est impropre à la consommation humaine, où quelques 70 % de la population est en insécurité alimentaire, et où l’électricité n’est disponible que par intermittence.
Si les systèmes de santé les plus avancés du monde sont incapables de faire face à la pandémie, imaginez ce qu’il en est pour le reste du monde où les systèmes de santé ne sont pas aussi développés. Ajoutez ensuite l’occupation militaire. Bienvenue à Gaza.
Selon moi, il existe cependant une grande différence entre le confinement du coronavirus et ce qui nous est imposé par l’occupation israélienne : le virus, lui, est invisible. Mais les conséquences du blocus israélien sautent aux yeux de tous.
Vous les voyez, bien entendu. Mais sans rien ressentir. Il n’y avait que nous à les ressentir. Jusqu’à maintenant. Peut-être."
Lire la suite de cet article de l'écrivaine et traductrice indépendante Sarah Algherbawi en date du 2 avril dernier sur le site de l'Agence.
A lire aussi sur le site de l'Agence, cet appel de la coordination européenne pour la Palestine (ECCP) en date du 6 avril dernier, qui a été envoyée à Joseph Borrell, Mr Josep Borrell, Haut Commissaire Européen aux Affaires Étrangères ainsi qu'à notre ministre des affaires étrangères :
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