Toutes les civilisations peuvent être ébranlées. Et marcher sur
la lune ou comprendre les lois de l’Univers n’y changent rien.
Ce qui est, ce que l’on perçoit est sans doute une déformation d’autre
chose.
Mais cela en a-t-il pour autant un besoin d’explication, une « cause
première » ? Pas sûr.
N’oublions pas que l’explication est une exigence humaine.
Penser vite…ce n’est pas automatiquement penser bien. Tant s’en
faut.
Toutefois, cela peut l’être. Quand le cerveau qu’on ne sent pas
penser s’en mêle.
Tous ceux qui cherchent à nier la complexité de l’être humain
(et de chaque individu appartenant à l’espèce humaine) ou à la réduire d’une
façon ou d’une autre me semble, d’emblée, suspect. Suspect d’erreur. Et de
paresse, mentale autant qu’intellectuelle.
Aucun être humain ne peut donner matière à réduction, à action
réductrice.
Tout homme, femme, enfant, vieillard a, à mon humble avis, droit
à ce qu’on le reconnaisse dûment dans sa totalité, même complexe, même
contradictoire. C'est-à-dire qu’avant de le reconnaitre – et pour le
reconnaitre, on ait fait, d’abord, l’effort de le connaître (autant que faire
se peut, bien sûr).
Chez l’Homme, il semble que le développement du cerveau, du
mental ait provoqué une sorte d’ « OPA » sur l’ensemble de
l’entité biologique, ou physiologique.
On a l’impression que c’est cet organe – le plus complexe – qui
a « pris le pouvoir », entrainant, de ce fait, en quelque sorte, une
manière de « divorce », de perception d’un clivage entre la chair et
l’esprit qui se retrouve, à des degrés
divers et sous différentes formes, au sein de toutes les cultures de l’Homo
sapiens.
Être une femme créative, c’est, un peu, se trouver seule contre
tous – et toutes.
Il est normal que les femmes finissent assez souvent par
« s’aigrir » avec l’âge. Toute leur vie, on les surveille, les
sous-estime, on leur fait la leçon.
On peut tout affirmer (et même son contraire) sans grand risque
de faire erreur.
La peur de la mort résulte de la conscience de former une
entité. En nous, ce qui refuse, ce qui s’angoisse jusqu’à la terreur profonde
de l’anéantissement, du néant, c’est sans doute la conscience de soi.
Vous pouvez toujours dire à n’importe quel humain qu’il ne sera
jamais complètement mort. Que les atomes, les molécules qui le constituent
seront juste recyclés dans d’autres entités, dans d’autres ensembles et
processus. Il n’en demeurera pas moins que, viscéralement, tripalement, sa
terreur ne se dissipera point. Tout simplement parce que cette terreur est
celle de ses sens, et de cette synthèse de ses perceptions (internes et
externes) qu’est son sentiment d’identité, autrement dit la conscience de sa
propre unicité qui l’habite.
Sa conscience lui dit qu’il a un corps unique et séparé du reste
du monde.
Il est frappant de voir combien l’être humain s’accroche
facilement à tout détail de sa propre identité, de sa propre vie susceptible de
nourrir en lui quelque sentiment de supériorité.
Certains poètes
et artistes sont d'un égocentrisme quasi "autistique". Est-ce de
l'immaturité ?...Est-ce une forme (mineure) de divorce avec la réalité, de
"schizophrénie" ?
Je n'ai qu'une certitude : le doute. Que
j'entretiens comme un feu.
Et qu'une seule vraie religion : la contemplation du cosmos. De sa profondeur sans mesure. Dont j'apprécie tant qu'elle m'écrase.
Et qu'une seule vraie religion : la contemplation du cosmos. De sa profondeur sans mesure. Dont j'apprécie tant qu'elle m'écrase.
Il y a au moins
un avantage que les "pessimistes" possèdent sur les
"optimistes" : en cas de déboire, ils n'ont pas d'étonnement,
puisqu'ils s'y attendaient; en cas de bonne fortune, par contre, ils sont
assaillis par la surprise, mais à niveau double, triple, centuple : c'est une
explosion de bonheur.
Il faut être
très (voire trop, voire même beaucoup trop) sérieux pour se laisser aller à
l'humour.
La solitude,
c'est, entre autres, tout ce qui souligne que vous êtes incomplet.
Il y a peut-être
un continent supplémentaire : celui des mots.
Apprendre à
s’accepter tel qu’on est, avec ce qu’on a, et ce qu’on n’a pas. Cesser de
chercher à imiter l’autre. C’est peut-être une mission impossible pour l’espèce
humaine. Car c’est la mimésis qui construit le membre de l’espèce Homo sapiens.
Et la mimésis ne va jamais sans l’identification à l’autre.
Tout ceci est,
on le soupçonne, une affaire de neurones-miroirs.
Le nourrisson
normal répond toujours au sourire en souriant à son tour, et se met à hurler
lorsqu’il perçoit le chagrin ou tension, la colère chez ses proches et chez
ceux qui l’environnent. Ensuite, le jeune enfant cherche, comme par réflexe, à
s’emparer du jouet que tient le petit camarade qu’il côtoie. Nous sommes
d’ailleurs, sans doute, là aux racines de la vie sociale.
C’est également
par imitation que le jeune enfant acquiert le langage.
Même quand il se
« pose en s’opposant », l’humain reste tributaire d’un modèle, qui
est sa référence. L’Homme ressent toujours, à un degré quelconque (qu’il se
l’avoue ou non) une pointe de dépit lorsqu’il constate qu’un ou plusieurs de
ses semblables possèdent des biens, des aptitudes ou jouissent de situations
dont eux-mêmes se trouvent dépourvus.
La
« différence » réveille toujours en lui, d’une façon ou d’une autre,
son réflexe mimétique.
Le fameux
« Pourquoi lui/elle, et pas moi ? » n’a pas d’autre origine.
Le
fonctionnement tout entier du monde actuel repose sur une DOMINANCE, elle-même
issue d’une prédation sans précédent dans l’Histoire de l’humanité. Pour le
reste, j’oserai presque ajouter « Point barre. ».
« Partout
où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie » (proverbe québécois).
Partout, le même
ego, la même malhonnêteté intellectuelle, morale qui consiste à esquiver toute
responsabilité (même réelle) en clamant « c’est de la faute de l’autre/des
autres » tout en se répétant, plus ou moins bas, obstinément, comme un
axiome de méthode Coué, une sorte de principe cardinal « Je suis quelqu’un
de bien, d’innocent, d’irréprochable » et, accessoirement, en récoltant les non négligeables bénéfices
que vous fait obtenir la position (la pose ?) de victime. Blancs, Noirs,
Asiatiques, métis de toutes les combinaisons d’ethnies…hommes, femmes, gens
âgés, adultes, jeunes, « ados » des deux sexes…riches, pauvres ou
encore membres de la « middle class », individus instruits ou non,
personnes « douées », dans la moyenne intellectuelle ou en-deçà d’elle…Toute
différence, sur ce plan-là, est dérisoire ou inexistante.
Nous sommes tous
bel et bien « parents » dans l’estime de soi et dans le manque de
lucidité, qu’elle soit consciente ou inconsciente.
Tout comme le
féminisme (à tout le moins sous une certaine forme, celle que la sociologue
Françoise VERGES nomme le féminisme civilisationnel), le pacifisme est
désormais habilement instrumentalisé par la bourgeoisie euro-étasunienne à la
tête du capitalisme mondial.
Il est vrai que
le vingtième siècle a été un siècle d’atrocités sans nom durant lequel la
violence a atteint des paroxysmes difficilement dépassables (quoique, avec
l’être humain, en matière de « dépassement », l’on ne puisse jamais
jurer de rien) : deux guerres mondiales apocalyptiques, une guerre froide
sous menace nucléaire permanente de 44 ans, une pléthore de régimes
sanguinaires (hitlérisme, stalinisme, maoïsme, polpotisme, dictatures
africaines et latino-américaines, khomeynisme).
Héritière du
mouvement hippie des années 1970, l’horreur de la violence (inspirée par
Gandhi, Martin Luther King et, surtout, le Dalaï-lama) irrigue à présent la
pensée mainstream des prospères habitants bien en sécurité de l’Occident
démocratique de tradition humaniste judéo-chrétienne.
Mais, derrière
ce mot d’ordre plus ou moins explicite du « pas de violence » et
l’impératif consensuel qui en découle, que peut-on lire aussi, sinon « pas
de bouleversement ! », « on ne touche à
rien ! » ?
Sous prétexte
d’éviter tout risque d’instabilité et/ou de violence, on condamne ou l’on se
méfie de tout ce qui en vient à dénoncer le statuquo. C’est là, bien sûr, une
attitude de population vieillissante, gavée, hyper-individualiste, qui cherche
à se faire passer pour sage.
Mais, tout en
même temps, cela fait bien l’affaire du capitalisme et de la ploutocratie.
Pacifisme et
« promotion » de la femme font d’ailleurs assez bon ménage. On ne
peut nier que les femmes sont nettement plus réticentes aux bouleversements
trop brusques et à la menace de chaos létal qu’ils représentent.
On sait que les
soulèvements entraînent volontiers les guerres civiles, que les révolutions
issues de la colère lâchent volontiers la bride aux terribles molosses de la
violence aveugle. Ils sont aussi destructeurs que peuvent l’être des ouragans
ou de forts séismes. Et, bien sûr, plus le changement qu’ils recherchent est
radical, plus ils seront déchaînés et porteurs de graves risques au plan
humanitaire.
Les déveines
aident à ne pas trop attendre de la vie.
La
« vérité » (si tant est que ce concept recouvre quelque existence
réelle) n’est pas faite pour plaire. Ce n’est pas son rôle.
Si je suis
relativiste, c’est sans doute, entre autres parce que, quand on se hausse à une
certaine échelle, on s’aperçoit qu’il y a mille et une façons de regarder et
d’INTERPRETER le même objet ou le même phénomène.
Parce que le
monde me fait l’effet d’un gigantesque œil multifacettes de mouche.
L’une des
caractéristiques les plus notables du privilégié est qu’il est exigeant. Avec
cela, il a tellement l’habitude de sa bonne et confortable petite vie sécurisée
au maximum qu’il ne sait plus faire face au risque et que tout imprévu le
désarme.
Au fond, il rêve
d’un monde entièrement sous contrôle humain et entièrement soumis à ses
espérances, à ses caprices de personne,
à son niveau le plus élémentaire, ce qui est irréalisable (ex : la nature,
loin de « plier », de céder, d’obéir aux efforts de sa technologie
envahissante, y réagit en se déréglant).
Le privilégié
s’imagine toujours MERITER ses privilèges.
Là, il les tient
de l’ordre cosmique, de la volonté divine (sexisme, système de castes).
Ici encore, ils
lui sont dus en vertu de réalisations (supposées) dont la société lui est redevable, notamment
du fait de son « travail » (comme dans nos démocraties-méritocraties
aux dés pipés).
Quoi qu’il en
soit, il faut, dans tous les cas, qu’il trouve les moyens de les justifier, de s’auto-persuader
que tout, en ce domaine, est dans l’ordre des choses. Ainsi, dans le cas de la
colonisation désormais transmutée en mondialisation libérale, la prédation et
son effet, la mainmise généralisée de la culture occidentale sur tout le reste
de la planète se vit-elle et se voit-elle encore justifiée par un prétendu
« devoir civilisateur » chargé de répandre le « progrès »
technique (« développement ») et le progrès humaniste , incarné,
comme il se doit, par la démocratie dans sa version marchande. Quand la
justification et la diabolisation des éventuels opposants/adversaires ne
marchent plus, elles auront alors recours à l’usage de la force la plus brutale
et, bien sûr, la plus techniquement avancée.
Qui nous dit que
la Vie terrestre n’est pas, dans son entier, « intelligente » ?
Le documentaire
projeté le 21 mars 2020 sur la chaîne TV ARTE concernant le BLOB, cet étrange
unicellulaire ni plante, ni végétal, ni animal très glouton qui, forcément
dénué de cerveau, présente cependant de
nombreux signes d’ « intelligence » (au point que le titre du
film le surnomme « génie sans cerveau ») m’a laissée tout à fait
songeuse.
Et si
l’intelligence commune à toutes les formes de Vie ?
Et si elle avait
précédé, en fait, d’un sacré bout de temps le réseau de neurones qui fait notre
fierté ?
Si les blobs
sont « intelligents », que dire des bactéries et des virus, autres
unicellulaires ?
P. Laranco.
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