La nuit nous coiffe, on y nage tout à son gré, tout à son aise.
Elle étire, en éclaireurs, ses écumes, filaments de lait. Elle enroule autour des statues ses arborescences de miel.
Elle se pose sur nos épaules avec des précautions de soie.
Elle est une voyageuse, une passagère protectrice.
On la caresse du bout des doigts en s'imaginant qu'elle sourit.
Elle bondit et demeure statique de façon simultanée.
***
Elle aime l'eau des ponts qu'elle cueille rien que pour s'en enduire.
Mais elle la hume, la sent aussi : elle lui ouvre en grand ses narines.
La nuit respire tout et nous, eh bien, nous respirons la nuit. L'odeur de la nuit reflète parfois sa texture de talc.
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La nuit sécrète ses embruns confettis qu'elle jette en pouffant mais qui ne nous mouillent jamais.
Elle devrait durer toujours.
Patricia Laranco.
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