jeudi 8 avril 2021

Un poème engagé de Patricia LARANCO (Moris/France).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils ne suivent que leurs humeurs,

leurs réactions, leurs sentiments;

ils n'écoutent que leur nombril,

ne vénèrent que

ce qui les sert

et ce qui les pousse en avant.

Ils naviguent entre les eaux,

ne prennent que ce qui est bon

pour leur petit égo mesquin,

avide d'être reconnu

sans payer

ni risque, ni prix.

Les autres

peuvent bien crever

gueule ouverte au bord du chemin,

dans l'herbe sale des fossés,

sur l'humidité des talus,

ça fera toujours ça en moins

à leurs yeux, de concurrents.

Ils sont abrutis par ces temps

d'abondance, voués au Veau d'Or

et au beau culte du Bonheur

qu'on doit soi-même

se bâtir.

Ne pas se poser de questions,

chasser ce qui ne va

au loin...

 

 

En ce moment, je les entends

pleurnicher avec nostalgie

après "Les années Carpentier"

où l'insouciance

était un dû.

Michel Delpech et Salvador

pailletaient leur télévision,

ils se ruaient à Katmandou

et à Goa pour y planer

- ce qu'ils appelaient "chercher dieu".

Ne leur reste pas à l'esprit

que dans ces temps tant célébrés,

dénués de vilains virus,

des continents restaient martyrs :

famines en Afrique, en Asie,

calvaires russes des Goulag

et la Palestine écrasée,

parait-il, ces sous - sous - sous quoi ?...

Sous-développés guenilleux,

guère éloignés de la guenon

et juste bons

à engendrer

à la manière des lapins,

des cloportes ou des rongeurs

n'avaient

que ce qu'ils méritaient.

C'est sûr, ils n'étaient bons à rien.



Étaient-ils de "bons Aryens" ?,

l'on n'osait plus parler ainsi;

les termes, certes, avaient changé :

opulence...et intelligence !



L'orgueil de la démocratie,

de la bonne organisation

les rendaient dédaigneux, hautains :

le fossé était si profond.



Ils avaient beau hurler "changez

le monde !" à chaque coin de rue,

invoquer Mao ou le Che

et, bien entendu, John Lennon...

voyez ce qu'ils sont devenus,

ce qu'ils ont fait de leurs enfants :

girouettes égocentrées, gavées

aux mots creux et superficiels.

Ils n'ont rien à raconter,

voilà

où le bât blesse en eux,

leurs descendants

encore moins;

"faire ce qu'on veut" - et c'est tout.

Heureusement...Greta THUNBERG. (?)












Patricia Laranco.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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