Ils ne suivent que leurs humeurs,
leurs réactions, leurs sentiments;
ils n'écoutent que leur nombril,
ne vénèrent que
ce qui les sert
et ce qui les pousse en avant.
Ils naviguent entre les eaux,
ne prennent que ce qui est bon
pour leur petit égo mesquin,
avide d'être reconnu
sans payer
ni risque, ni prix.
Les autres
peuvent bien crever
gueule ouverte au bord du chemin,
dans l'herbe sale des fossés,
sur l'humidité des talus,
ça fera toujours ça en moins
à leurs yeux, de concurrents.
Ils sont abrutis par ces temps
d'abondance, voués au Veau d'Or
et au beau culte du Bonheur
qu'on doit soi-même
se bâtir.
Ne pas se poser de questions,
chasser ce qui ne va
au loin...
En ce moment, je les entends
pleurnicher avec nostalgie
après "Les années Carpentier"
où l'insouciance
était un dû.
Michel Delpech et Salvador
pailletaient leur télévision,
ils se ruaient à Katmandou
et à Goa pour y planer
- ce qu'ils appelaient "chercher dieu".
Ne leur reste pas à l'esprit
que dans ces temps tant célébrés,
dénués de vilains virus,
des continents restaient martyrs :
famines en Afrique, en Asie,
calvaires russes des Goulag
et la Palestine écrasée,
parait-il, ces sous - sous - sous quoi ?...
Sous-développés guenilleux,
guère éloignés de la guenon
et juste bons
à engendrer
à la manière des lapins,
des cloportes ou des rongeurs
n'avaient
que ce qu'ils méritaient.
C'est sûr, ils n'étaient bons à rien.
Étaient-ils de "bons Aryens" ?,
l'on n'osait plus parler ainsi;
les termes, certes, avaient changé :
opulence...et intelligence !
L'orgueil de la démocratie,
de la bonne organisation
les rendaient dédaigneux, hautains :
le fossé était si profond.
Ils avaient beau hurler "changez
le monde !" à chaque coin de rue,
invoquer Mao ou le Che
et, bien entendu, John Lennon...
voyez ce qu'ils sont devenus,
ce qu'ils ont fait de leurs enfants :
girouettes égocentrées, gavées
aux mots creux et superficiels.
Ils n'ont rien à raconter,
voilà
où le bât blesse en eux,
leurs descendants
encore moins;
"faire ce qu'on veut" - et c'est tout.
Heureusement...Greta THUNBERG. (?)
Patricia Laranco.
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