Par une nuit de lune
Un musée s’endormait
Pierrot vint à la brune
Les automates réveiller.
Les pantins mécaniques
Se balancent et piquent
Du nez en saccades
Marchent en parade
Au son cacophonique
De leur boîte à musique
D’un pas automatique
Le regard léthargique
Corps raides et durs
Sempiternelle allure
De robots synthétiques
De monstres galactiques
Entraînés par la musique
Insidieuse et fantastique
D’un Pierrot mélancolique
L’automate robotique
S’humanise et s’harmonise
Ses gestes s’organisent
Ses yeux prennent vie
Son corps se délie
Le tronc sur ses tiges
Se tord et s’afflige
Ses jambes s’affolent
Son être tout entier
Se plie et se gondole.
Le pantin libéré
Comme désarticulé
Vire, volte et s’envole
Dans une course folle
Il saute, court, rit …
Et s’écroule en débris.
Par une longue nuit brune
Un musée s’endormait
Pierrot vint de la lune
Les automates réveiller.
Mais les pantins humanisés
Prenant trop de liberté
Le pauvre Pierrot dépassé
Les laissa se détraquer.
Cary DEVILSEYES.
1970.
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