mercredi 14 juillet 2021

PANS DE PENSEES.

 

 

 

Que penser d'une société dont les héros sont (y compris aux yeux de la bourgeoisie d'élite soi-disant "éclairée") les mannequins et les footballeurs et qui, dans le même temps, nous fait sans cesse plus ou moins miroiter la promesse d'une "déconstruction" des stéréotypes patriarcaux traditionnels, de l'hyper-virilité et de l'hyper-féminité, pour soi-disant "améliorer la condition des femmes" ?

 

 

 

 

 

De nos jours, les gens deviennent – parait-il – de moins en moins « intelligents » (je fais ici allusion à la fameuse baisse moyenne du QI constatée par des études scientifiques assez récentes menées dans les plus « évoluées » des nations occidentales).

Est-ce à dire que ce sont à présent les machines, les  ordinateurs qui se seraient mis à « pomper » le précieux potentiel intellectuel d’Homo sapiens ?

 

 

 

 

 

Les bobos parisiens ont le monopole de la vocation (et, tant qu’on y est, du talent) artistique, des « bons sentiments » et de la lutte contre le racisme - qu’on se le dise ! L’esprit paternaliste français ne supporte toujours pas que les luttes d’émancipation des peuples et/ou des minorités opprimé(e)s  échappent à son souverain contrôle.

Reste que, quand vous leur parlez de la suprématie et/ou du privilège qu’implique le fait d’être « Blanc », ils changent bien souvent de sujet au plus vite.

 

 

 

 

 

Tous les pays d’Asie du Sud et du Sud-est (ceux de l’ex-« Indochine française » inclus), le Maghreb, les anciennes « possessions » britanniques du continent africain et, même, la communauté noire américaine ont réussi sans grand mal leur décolonisation mentale. Il n’en va pas de même, me semble-t-il, pour les anciennes « îles à sucre » qui sont – ou qui demeurent, ou qui furent -  des « possessions » françaises (Maurice comprise), ni, surtout, pour l’ancienne Afrique subsaharienne sous domination coloniale française, que les recommandations salutaires de ce grand penseur que fut Franz FANON (les « Noirs » doivent cesser de rêver d’être des « Blancs ») ne paraissent s’être imprimées que de manière plutôt superficielle dans les esprits, malgré les luttes d’un Sékou TOURE, d’un LULUMBA ou d’un SANKARA. Là, le succès du lavage de cerveau colonial se fait encore pesamment sentir.

 

 

 

 

 

Les femmes : tellement habituées à être admiratives, non créatives.

Manque de confiance en elles-mêmes ?...Amour réel de l’autre, de leur « opposé » ? Allez savoir…

Ne sont-elles pas, au fond, à la base, les mères (et les éducatrices) des deux sexes ? Et n’ont-elles pas, avec leur mère (l’autre femme, qu’elles perçoivent comme ontologiquement « supérieure », « avantagée ») un rapport plus qu’ambigu, plus que problématique  que vient souvent encore compliquer une relation au père souvent, trop souvent ratée, incomplète, difficile et inconsistante (quand ce n’est pas inexistante) ?

 

 

 

 

 

Au fond, nous ne sommes pas si affranchis de la nature que nous voulons bien le dire ou le croire. Le combat féministe actuel pour l’intégration du « beau sexe » dans le monde de la culture, de la créativité, de la pensée n’en témoigne-t-il pas ?

C’est un combat difficile à mener, souvent incompris, qui rencontre de très fortes résistances, même dans les cultures humaines marquées depuis longtemps par ce que l’on appelle la « modernité ».

Culture et créativité sont considérées comme des POUVOIRS et, en tant que telles, liées à un PRESTIGE.

Voilà quel est l’enjeu : l’homme peut se servir de la culture tout comme il se sert de ses « qualités » physiques ou de son statut hiérarchique élevé pour impressionner, attirer à lui la gent féminine.

La femme, elle, selon lui, n’en a pas besoin et se doit de rester passive. Il semble donc absurde à nombre d’hommes que le sexe opposé revendique un quelconque droit de s’exprimer, de faire valoir sa valeur culturelle ou créative.

Voilà qui en révèle long sur notre soubassement comportemental et mental de vieux primates, tout sophistiqués que nous nous targuions d’être.

L’Homme s’est constitué, en gros, par « couches » successives, superposées les unes sur les autres au (long) cours des âges. Cerveau reptilien, cerveau limbique, néocortex et aire frontale du cerveau typique d’Homo sapiens (pour faire court).

Ce n’est pas parce que nous détruisons la nature que nous n’en faisons pas pleinement partie.

Méfions-nous de notre sensation d’en être « séparés » qu’ont instaurée (sans doute) en nous le langage, la pensée, l’imagination et l’abstraction qui nous caractérisent.

Peut-être faudrait-il apprendre à leur dédier un autre regard, une autre approche.

 

 

 

 

 

En France, il semble qu’une femme ne puisse gouverner que dans l’ombre (en « éminence grise ») et à partir du lit d’un homme.

 

 

 

 

 

Pour l’Homme, l’humanité même des autres Hommes ne va pas de soi. Spontanément, il semble que n’est pleinement Homme à ses yeux que qui lui ressemble, qui il connait bien et a l’habitude de voir, qui est en mesure de communiquer avec lui.

Les ethnologues ont bien montré, par exemple, que, chez les groupes humains actuels au mode de vie resté le plus proche de celui de nos origines, les groupes de chasseurs-cueilleurs, les représentants des autres ethnies de même type, même voisines n’étaient même pas désignés, dans leurs langages, par la dénomination d’ « Hommes », ni considérés comme tels et que, par conséquent, ils pouvaient allègrement, le cas échéant, être agressés, tués, mutilés (comme chez les DAYAKS de Bornéo ou les JIVAROS d’Amazonie (respectivement coupeurs et réducteurs de têtes), voire consommés dans certains cas (cannibalisme rituel des anciens PAPOUS de Nouvelle-Guinée). Autre exemple : le mot manouche, tiré de la langue des Rroms, pourrait également être considéré comme parlant quand on sait qu’en Hindi (les Manouches sont originaires de la vallée du Gange), « Hommes » se dit « Manouchia ».

Toutes ces constatations pour dire combien ce qu’on appelle « l’humanisme » est fragile et précieux, et doit être entretenu et cultivé avec le plus grand soin – même s’il puise, très probablement, ses racines les plus profondes dans l’empathie, elle aussi inhérente à la nature humaine. Gardons tout de même espoir : les tout jeunes enfants ne sont ni racistes, ni xénophobes.

 

 

 

 

 

Les Hommes auraient-ils si peur que leurs cultures, leurs identités ne disparaissent sous l’influence d’autres cultures apportées (ou souvent, imposées) par d’autres groupes plus puissants et/ou plus influents s’ils n’étaient pas à ce point gouvernés par l’instinct mimétique, si important dans l’espèce humaine ?

 

 

 

 

 

 

Je pense, donc je suis, se persuadait DESCARTES. Sauf que nous ne sommes pas. Nous allons. Nous devenons. Entre gains et déclins. A peine avons-nous eu le temps de s’habituer à ce que nous sommes devenus que nous sommes déjà devenus tout autre chose. Alors, les fameux To be et Not to be shakespeariens coexistent en nous. Nous sommes tous des Protées uniques (ou des unités protéennes) fabriquées par le Temps, sans doute « à son image ».

 

 

 

 

 

La pensée rigide, qui analyse, instaure des délimitations, des catégories pareilles à de petites cases bien étanches et à vocation toujours plus ou moins inamovible (lointainement issue du langage, qui enferme les choses dans des mots) est une entrave à la compréhension, si ce n’est même, peut-être, une de ses faillites.

 

 

 

 

 

Tous ces « malheureux » poètes de sexe masculin qui ont, souvent, la lamentation si facile quant à leur condition de « mal aimés », de « méconnus », voire de « maudits » (en référence à Baudelaire, à Verlaine et au génial Rimbaud) !

Je me demande bien ce qu’ils diraient – ou quel serait leur ressenti- s’ils appartenaient, pour changer, à l’autre moitié du Ciel, à la « tribu », tellement « secondaire » et tellement invisible, des poétesses (-peaux-de-fesse ?).

 

 

 

 

 

 

Plus que jamais, aujourd’hui (et à défaut de pouvoir les mettre à mort, comme on le faisait autrefois), on déteste (et l’on fuit) ceux/celles qui apportent les mauvaises nouvelles ou encore qui tentent d’avertir sur les dangers qui nous menacent. On les regarde comme des « pessimistes », des « empêcheurs d’être heureux en rond », voire des personnes « maléfiques » sur le point de « porter la poisse » (Quand on parle du loup…).

Il ne fait toujours pas bon jouer les Cassandres, les casseurs d’ambiance ou les « briseurs de rêves » (même chez les plus déshérités !). La pensée magique ou, plus simplement, la tentation de « faire l’autruche » ou le refus, la paresse de se remettre en cause tueront-ils l’Homme ?

N’est-on pas en droit de se poser une telle question, et ce d’autant que certains, dans le but de défendre la raison d’être de leurs activités et la « poule aux œufs d’or » de leurs profits, ont tous les intérêts possibles et imaginables à ce que ces types de réactions perdurent dans les mentalités humaines courantes.

Cependant, s’il ne s’adapte pas aux situations (quelque soit leur nature) à l’instar de n’importe quelle autre créature vivante, l’Homme court à sa perte, c’est, hélas, une réaction mécanique.

Je trouve terrible que, par les temps qui courent, au point où nous en sommes rendus (dérèglements climatiques, menaces virales…), le bon sens lui-même devienne assimilé à une menace.

Mais, d’un autre côté, nous ne devons sans doute jamais perdre de vue que tout état, toute situation existants cherchent à – et luttent même pour – se maintenir, pour « persévérer dans leur être »,  ainsi que le résume si bien la juste et géniale formule du philosophe SPINOZA.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P. Laranco.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire