“Il faut que ça crache (du pognon)” : c’est la rengaine des décideurs du groupe Orpea, leader mondial des Ehpad (Établissements “médicaux” d'Hébergement pour Personne Âgées Dépendantes).
Orpea vient d’être épinglé par une enquête si explosive qu’on a voulu faire taire le journaliste qui l’a mené en lui proposant 15 millions d’euros.
L’enquête démontre le véritable enfer que vivent les résidents pris en charge par les "mouroirs" d’Orpea. Face au scandale et à la mobilisation de plusieurs milliers de membres de SumOfUs exigeant sa démission, son directeur Yves Le Masne vient d’être limogé.
Mais la responsabilité du gouvernement est aussi engagée. Non seulement les inspections dont il a la charge ont manqué de relever les horreurs d’Orpea, mais l’État accorde des subventions monstres à l’entreprise qui a versé 58 millions d’euros à ses actionnaires en 2021.
Les personnes responsables de cette situation inhumaine ne peuvent être celles qui vont la résoudre !
Demandez la démission immédiate de Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l’Autonomie.
Cette situation n’est pas nouvelle. Ce n’est pas un "écart" dû à la crise du Covid. Cela fait des années qu’Orpea multiplie les magouilles pour tirer profit des personnes âgées.
Dès 2018, Mediapart menait une enquête dans un Ehpad Orpea de Neuilly-sur-Seine. Les faits révélés étaient révoltants. Enfermement de personnes atteintes de démence. Dénutrition et déshydratation. Résidents tombés au sol et laissés là des heures durant, faute de personnel pour les relever.
Le livre-enquête, Les Fossoyeurs, confirme ces situations de maltraitance généralisée dans les Ehpad d’Orpea et démontre d’autres horreurs. Les couches des résidents sont parfois rationnées : 3 par jour, pas plus, même en cas de problème gastrique. Les autres produits d'hygiène sont également rationnés ainsi que la nourriture.
L’ouvrage démontre qu’Orpea, qui fait payer ses résidents entre 6 500 et 12 000 euros par mois, fait tout pour grignoter quelques euros et engranger toujours plus de profits. L’entreprise réduit également son personnel au maximum, tant et si bien qu’il n’y a parfois que 3 employés pour gérer plus de 125 chambres. Orpea utiliserait aussi abusivement les CDD et maintiendrait des emplois fictifs en CDI pour continuer de toucher les subventions de l’État...
Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l’Autonomie, a convoqué le directeur général d’Orpea pour obtenir des explications. Mais le gouvernement ne peut pas faire semblant de découvrir une situation sur laquelle il avait été alerté à plusieurs reprises. La ministre de l'Autonomie doit prendre ses responsabilités !
Réclamez la démission de Brigitte Bourguignon.
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