LE CUL-DE-SAC.
Dans un quartier à Port-au-Prince
Dans la plaine du Cul-de-Sac
Depuis trois semaines
C'est l'enfer avant l'enfer :
Les gangs se font la guerre.
Lourdement armés,
Les bandits sont des rois,
Ils font la loi.
L'État impuissant,
La police corrompue,
Les populations se terrent ;
Elles vivent comme des rats.
Prisonnières dans leurs maisons,
Elles se barricadent et la ferment ;
La survie est difficile
Les réserves s'épuisent,
L'eau est rare,
L'électricité est capricieuse,
L'hôpital est introuvable,
Le monde s'effondre.
En journée ça tire,
La nuit ça tonne,
Le matin on compte les corps,
Les familles sont en larmes.
Ici on pleure en silence,
On vit en silence.
Ça surveille et ça accuse,
Les innocents tombent,
Les enfants ne vont pas à l'école,
Les chrétiens ne vont plus à la messe,
Sortir est un risque
Au péril de sa vie.
Partout il y a des péages,
On paye chez Chien Méchant,
On paye chez 400 Mawezo
On paye à la police.
Pour les taxis et les motos
C'est 100 gourdes la journée,
Pour les camionnettes
C'est 65 gourdes par tour.
Les boutiquiers ? Rançonnés.
Les commerces se ferment.
Le danger est partout
Impossible de partir.
Sans argent,
Sans soutien,
Pris en étau,
On attend son heure.
Dessalines où est tu ?
Viens délivrer les tiens !
Entre violence et misère,
Ton peuple se meurt.
Louis EBENE.
Yaoundé, le 10/05/2022.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire