L'ORAGE.
Comme la mousson
D'une violence soudaine
Il pleut des coups
Pour un oui ou un non.
Sans prévenir,
Les éléments se lâchent,
La nature se déchaîne
D'une violence inouïe.
Un mari violent
C'est une bourrasque,
Ça fait des dégâts,
Ça frappe et ça frappe.
Une gifle en entame,
Un poing sur la figure,
Un coup de pied au ventre…
La dose selon la météo.
Après la pluie
Madame pleure,
Madame se tait,
Elle croit en l'amour.
À chaque tempête,
Il reste des séquelles :
Un œil poché,
Une lèvre fendue.
Femme battue,
Victime de l'amour,
Victime du sadisme,
Victime du silence,
Le silence de la famille,
Le silence de la société,
Le silence de l'État,
Le silence mortifère.
Blessées et traumatisées,
Silencieuses et stoïques,
Battues à mort,
Elles sont nombreuses.
Après la tempête
Monsieur se sert
Comme il le veut ;
C'est sa chose.
Voilà la pluviométrie,
Le sismographe,
Le martyre,
Le lot des femmes battues.
Louis EBENE.
Yaoundé,
11/04/2022.
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