Un jardin déserté.
Car rien ne dure.
Et car tout passe.
Sur les bancs : du vermoulu, de la moisissure, des traces d’un hiver humide et, face au ruisseau asséché, sous un ciel où le bleu s’est absenté, je retrouve, surgie des souvenirs, sa silhouette dessinée dans l’éther, taillée dans mon regard.
Aujourd’hui encore, elle me fonde, dénude ma durée, écartèle ma voie, inscrit une brèche au portail de ma vie, dans tout ce qui m’irrigue et m’enivre au moment où je célèbre son visage à son insu.
Aujourd’hui encore, elle me cisèle dans la marche du temps alors que j’écris ces mots tailladés à l’envers du jour et de mon cœur en ce matin du mois de mars à l’austère saison de l’été.
Mais je l’ai dit : rien ne dure et tout passe; j’attends mais elle ne viendra plus.
Dans ce jardin, je suis seul.
Gillian GENEVIÈVE.
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