J’ai, ce matin, oublié de te dire que j’ai renié le soleil et que l’aube ne me porte plus sa lumière.
Pour autant, je sais où je vais, je sais où je mets mes pas, je sais où sont le chemin et la destination, je sais ma voie, je sais le vagabondage à venir, je sais mes balises, je sais mes écueils, je sais mon paysage, la profondeur des rivières, le jour illuminé, le temps retrouvé, la vérité de l’instant car je me laisse porter par ton regard de jais ; lumineux, il parachève ma perte à chaque fois que je le croise.
Chaque vendredi, ton regard me fait le récit de tes limbes et de tes mystères ; il me fait la narration du féminin en toi, du silence et des incendies qui t’irradient l’âme et le cœur, la chair et le sang, le visible et l’invisible de ton tempérament, de tes attentes et de tes rêves.
Chaque vendredi, il me raconte ton enfance enfouie, l’adolescente perdue dans ses méandres, la jeune femme aux mille questions, incandescente, née au désir et au doute lors d’une escapade en montagne presqu’à la fin de l’été, il y a quelques mois.
Chaque vendredi, aux confluents de l’ailleurs, alors que je peinerai pour te balbutier ces quelques mots qui chercheront vainement à te masquer mon trouble, mon désarroi, il me racontera ta candeur et tes sortilèges, tes espiègleries et ton énigme, ta tenace beauté et la marée ascendante du ressenti quand, un bref instant, je cheminerai vers toi en murmurant ton prénom.
Mais je ne me défais pas de ses cordages. Tout à l’heure, encore une fois, je tomberai dans ses pièges, dans ses remous et je suivrai l’appel du chant primordial de tes yeux.
Ton regard est mon intime horizon.
Gillian GENEVIÈVE.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire