LES INVISIBLES.
(3)
Bob, par tous les temps, quand la ville sommeille encore, derrière sa benne, comme tous les matins à cinq heures, il court, il court. Bob est roux, de la même couleur que la salopette en jean qui lui donne une touche funky. Ripeur, debout sur le marchepied de cet engin avec une gueule de vampire à ordures.
Bob, il court, il court au milieu de la circulation qui lui caresse les fesses sans égard. Il ne pense plus, ses gestes sont cadencés au rythme infernal et mécanique de toutes ces immondices tentaculaires qui peu à peu lui cassent les bras, déchirent ses épaules, lui envahissent le crâne.
Rue de Melun parfois je le croise.
D’un signe de la main
Avec ce sourire qui éclaire son visage
Usé par tant d’années
Il laisse échapper ces mots
Toujours les mêmes
Ça va, ça va.
Richard TAILLEFER.
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