Les pétales informes et incolores du ciel
volutent plus que jamais au-dessus du pont
aussi épais que les muscles puissants des eaux;
l'engouffrement du vent écarte immeubles et quais.
je guette le pâté de maisons accroupi
qui parait tiré brusquement vers le lointain
comme si l'horizon désirait l'avaler,
le tracter encore plus loin sur l'autre rive
afin de le soustraire à mon pauvre regard.
Pourtant j'examine j'épluche, l'air penaud;
nul écho ne vibre de ce qui a été.
Rien ne se fixe sur ce lieu sans souvenirs,
cet environnement éthéré,
à court d'air.
Mon cœur palpitant
cherchait en lui un miroir
mais quel espoir vain, ô vaniteuse ambition !
Le paysage ne m'apprend rien de nouveau
sinon que les dédales minotauréens,
les revenants qui hantent, pourtant si charnels,
si présents et quelquefois si intempestifs
les allées du monde parallèle où je dors
n'appartiennent plus qu'à mes tréfonds incertains,
à ma mémoire mise cul par-dessus tête.
Texte & dessin aux crayons de couleur : Patricia Laranco.
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