Prairies sans jours, herbes prostrées, fétus blanchâtres frémissant au vent froid de mars. Ombre brouillée de la pluie sur les rochers. Feuilles grises.
Quelques chandelles des chardons de l’an passé.
Léthargie d’une fin d’hiver. Destins abandonnés aux détours du sentier. Des plantes gâchées ou bien est-ce simplement ma vie ?
Boue huilée du chemin où s’étale l’imposture menteuse des tendresses légères. Parfois la peur chante davantage qu’elle n’implore, cherchant abri au touffu de tous les taillis.
Il faudra accueillir le premier fil et prendre le chemin de la mort. Sourire sans joie à l’humus noir et fécond qui déserte mes nuits. Mais il n’est plus à veiller sur l’incertain. Tout se sait et la souffrance se soigne.
Soupçons enflammés alors d’une renaissance à peine frémissante. Sève ivre d’angoisse. Vent tranchant dans les branches. Et l’eau désengourdie des neiges fondues qui glougloute gros au fond des vallons.
Edith BERTHUIT.
Mars 2018.
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