Le marais de la Baie de Somme, plat et fauve,
écrasé par ses nuages-enclumes puissants
tel des rouleaux compresseurs qui lissent son sol ;
plein de langues de terre et de ruisseaux secrets
qui s’enfoncent à travers les broussailles d’hiver
et les touffes d’herbe pareilles à des cheveux
dont on ne pourrait pas définir la couleur
vers des horizons d’arbres nus enchevêtrés ;
ponctué, sans répit, par des langues de terre
où les pâles roselières épousent le vent
et nous touchent par leur danse aux grâces fragiles,
jamais lasses de s’admirer dans l’eau-miroir ;
plein d’îlots cuivrés et plus plats que plat de main
jetés sur les lacs qui piègent les nuées
et les arraisonnent soudain dans les roseaux
où cygnes et foulques s’en viennent
les picorer;
plein de mousses cachées qui gantent troncs tordus
comme si tout voulait
prendre forme
de nid.
Texte et photographies : Patricia Laranco.
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