TOUT.
Car je n’écris plus le sentiment
je le laisse agir en dehors de moi
j’hisse ma tête taureau
jusqu’au rebord du mur
je tête infernal animal
le pis du ciel
j’en rends compte
dans mon texte
mal
mais cela me suffit
pour continuer l’affaire :
auréoler le pétale
de mon songe fatigué
Je râpe contre la pierre
la lame de mon fusil
J’intercède entre nuage et sol
un équilibre précaire
Je continue bêta
à chicaner dans la phrase
une réponse muette
à mes attentes volubiles.
Sorti matin roi de mon trèfle
Le gris maquillait les trottoirs
La rue mimait la pute en allongeant
ses lignes dans l’œil du désir
Caravane tourbillonnante
de mouettes filantes
craillait au-dessus des poteaux
électriques et sur ses fils
la regardait passer idiot
un bataillon d’étourneaux
Qu’ai-je vu moi
que vous n’ayez pas vu ?
Tout !
Serge-Mathurin THEBAULT.
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