L’année 2021, tout comme l’a été l’année 2020, est rythmée par la crise sanitaire que nous traversons collectivement. En effet, la pandémie de Covid-19 dicte, depuis plus d’an, la vie de millions voire de milliards de personnes dans le monde. La France, très touchée par le virus, prend toutes les dispositions nécessaires pour protéger ses citoyens. Parmi ces dispositions, de nombreuses mesures touchent à l’éducation, et particulièrement les lycées. L’année scolaire 2020-2021 a débuté normalement pour les écoles, collèges et lycées. Cependant, dès novembre 2020, le protocole sanitaire a été renforcé. Celui-ci a permit aux établissements du second cycle des études secondaires, c’est-à-dire aux lycées, d’organiser leur fonctionnement librement dès lors que le protocole pouvait être respecté. Ce dernier offrait la possibilité aux lycées d’effectuer jusqu’à 50 % de ses enseignements à distance. Ainsi, de nombreux établissements ont choisi d’adopter un fonctionnement dit « hybride » avec 50 % de cours en « présentiel » et 50 % en « distanciel ». Depuis novembre 2020, la majorité des lycées a adopté cette organisation. Certains ont choisi de faire venir les élèves 1 semaine sur 2, d’autres 1 jour sur 2, d’autres 2 à 3 jours par semaine… La mise en place de ces aménagements a ainsi été très diverse et hétérogène selon les établissements, leur contexte sanitaire, leur localisation, etc. De plus, le 31 mars 2021, le Président de la République a annoncé une fermeture des écoles pour 3 semaines et des collèges et lycées pour 4 semaines en raison de la détérioration très importante et préoccupante de la situation épidémique sur le territoire métropolitain.
Ces mesures entrainent pour l’ensemble des élèves français et particulièrement pour les lycéennes et lycéens, un très grand retard. Nombre d’élèves de Seconde, de Première et de Terminale n’ont que la moitié de leurs cours en présentiel depuis près de 6 mois, soit plus de la moitié d’une année scolaire. Le manque de cours en présence provoque un nombre important de décrocheurs, de lacunes et de manques d’acquis. Pour les élèves de Première, outre l’annulation des Épreuves Communes et de l’épreuve de fin de spécialité pour celle abandonnée en Terminale, aucune mesure n’a été annoncée pour les Épreuves Anticipées de Français qui s’inscrivent dans le diplôme du Baccalauréat. Le fonctionnement hybride, adopté par la majorité des lycées depuis novembre dernier, entraîne une baisse conséquente d’heures de cours en Français, puisque sur les 4 heures de cours hebdomadaires prévues, seulement 2 sont assurées en présentiel. Les élèves ne se sentent ainsi pas préparés et redoutent des épreuves difficiles qui nécessitent des méthodes complexes et des mécanismes particulièrement spécifiques qui ne sont pas maîtrisés.
Par ailleurs, le fonctionnement hybride des établissements du second cycle des études secondaires, soit les lycées, n’a pas été contraint même si une majorité l’a adopté. Comme l’avait rappelé le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer : chaque établissement est un cas particulier et est libre de son choix. En outre de l’injustice entre les divers établissements qui n’ont pas tous décrété les mêmes aménagements, et en conséquent de l’injustice entre les élèves, une autre injustice persiste dans l’enseignement à distance. En effet, tous les élèves de France n’ont pas la chance et les capacités pour travailler chez eux dans de bonnes conditions propices à l’apprentissage. Tous élèves ne sont pas équipés de postes informatiques performants, tous n’ont pas une connexion internet satisfaisante et suffisante pour suivre les cours à distance, tous ne sont pas seuls chez eux et sont parfois contraints de travailler avec leurs parents ou leurs frères et sœurs, tous n’ont pas plusieurs ordinateurs pour chaque membre de la famille, tous n’ont pas les mêmes capacités d’organisation, d’apprentissage et de travail que les autres. Sans oublier que tous n’ont pas eu et n'ont pas le même suivi de la part de leurs professeurs.
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale, les Épreuves Anticipées de Français et le Baccalauréat en général, ne doivent pas être l’illustration des inégalités qui subsistent entre les élèves français, en particulier dans une situation de crise historique et inédite. Le diplôme du Baccalauréat doit être juste, égalitaire et uniforme. C’est pourquoi, dans une période si troublée et si difficile pour chacun d’entre nous, nous vous demandons des aménagements supplémentaires des épreuves du Baccalauréat 2021. Plus particulièrement, nous, élèves de Première, nous vous demandons de prendre une décision difficile mais juste et égalitaire pour tous les élèves de France, d’évaluer les Épreuves Anticipées du Baccalauréat de Français en contrôle continu pour que jamais ne subsistent, dans l’Éducation, d’inégalités et de discriminations. Messieurs les responsables politiques, nous vous prions de nous donner de la visibilité et ainsi, des informations précises et justes. Merci.
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