SUR LES MURS
Sur les murs rien d'écrit
Pas de signes coloriés non plus
J'ai l'esprit comme la case gros-blanc
J'ai un rêve troublant comme flèr sec dann' champs cannes
J'ai les lèvres comme un pinceau plein de peinture
J'ai déserté l'étincelle des lapsus
J'ai l'extravagance du bois tamarin retravaillé
J'ai enraciné des odeurs de camphre dans un miroir en forme de répétition
J'ai rangé la dague et l'épée de Damoclès
J'ai rangé le métal précieux de mon frère
J'ai prêté l'illégitime contraire
J'ai une oreille-entonnoir de maloya-sarbacane
J'ai eu la fièvre chaleur d'un repas d'au revoir
RIEN D'ÉCRIT
Sur les murs rien d'écrit
Pas de signes coloriés non plus
J'ai la couleur des images
J'ai la musique sauvage
J'ai le pied dann' cirage
J'ai l'auto comme z'étoil
J'ai z'animaux comme la moal
J'ai les doigts comme Jak-sosso
J'ai les jambes comme brède fouille-à-terre
J'ai le ventre comme la roche sculptée
J'ai des yeux rouges comme mon geste immobile.
J'ai une chambre dann' les murs du sanatorium, sous perfusion dann' tous les interminables après-midi je rêve que je me baigne dann' une mer de glaçon et en saut de l'ange, j'y plonge dans un éclaboussement triomphal.
Texte et photo : Christian JALMA alias PINK FLOYD.
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