vendredi 17 septembre 2021

Et un autre poète français, Alain MINOD, nous mène DE LA PENSÉE DANS LE VIDE AU POÈME.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

Quant à soupeser la pensée dans le vide

On ne dira pas que c’est l’ennui

Mais les prémisses

D’un poème.

 

 

 

Comme les éclairs dans un ciel serein

La poudre d’artifice se répand

Au creux sans fond

De la présence

Et

La fait surgir

Comme la source

De mille feux étincelants.

 

 

 

Il n’y a nulle poésie

Qui ne chante la force

Des mots fraîchement insurgés.

 

 

 

Ainsi – toujours au guet –

Toujours battant en veille

La parole séditieuse

Est au « travail »

Pour

Sans-cesse reprendre

Un sens qu’elle arrache

Aux sons habituels –

Jetant ainsi une

Passerelle

Entre

Inaudible-invisible

Et vision-écoute

Du concert

Inattendu

Qui

Peuple le silence.

 

 

 

Si les « effets » de la muse

Vous mettent à nu,

Si l’habit qu’elle

Porte

Vous séduit,

N’hésitez pas – rentrez

Avec votre corps –

Comme revenu

De loin –

Au cœur chaud

De sa grâce avec

Les voix qui s’y animent

Et font valser votre respiration.

 

 

 

Et vous soufflez sur

Le feu de la présence

Vous volez les flammes au temps

En vous séparant

Du vide,

 

 

 

Vous bâtissez votre propre voix …

Ce qui vous était étranger

Ce qui vous était

Lointain –

Vous l’accueillez

Comme l’hôte

D’un poème.

 

 

 

Vous rattrapez le temps perdu

Et sautez dans le foyer

De l’instant –

Solitude

Y nageant

Devient force.

Elle ne hurle pas

Ne tambourine pas

A la porte des souvenirs,

Elle entre de plain-pied

Aux bords sans bornes

D’un océan où tout proche

Se donne au lointain,

Tout proche

Se rive

A un horizon

En avalant la promesse

De cette identité

Une et fixée

Par les

Monstres froids.

 

 

 

Vous passez de la nage

A la navigation,

Le sextant

C’est

Votre muse qui

Vous soustrait au temps mort.

Un rythme vient secouer l’obscur;

Il s’arrime au roulis des

Courants.

 

 

 

Le chant évasif s’ouvre

Et s’affermit.

Il n’est plus

Hâtif,

Il vient se couler

Comme un gouvernail –

Au fil du vent.

 

 

 

Mais … Terre ! « Terra incognita »,

Vous avez gagné un

Nouveau départ …

Multiplié est

Le parcours

Du poème,

Multipliée est sa voix

Halée contre les bords sans bornes.

Et vous allez – drainant vos mots

Dans des embouchures

Réputées non

Navigables

 

 

 

Pendant que se déroule

Comme un ruban

De Möbius

Dans votre

Pensée.

Vous vous rivez

A des horizons lumineux

En avalant toutes

Les langues.

 

 

 

Vous livrez tant de baisers

Sur la corne d’abondance

Que la meute de

Vos mots

Devient chaîne de graines

A semer dans votre

Propre bouche.

Vous chérissez

L’exil qui la

Traverse

Avec

Tant de lèvres frémissant

A la paroi du vide

Qu’elles le

Brisent

Comme en mille éclats

Au creux cru de

Votre pensée

Enracinée

Dans

L’instant.

 

 

 

Tout glisse à présent

Et remplit la durée du poème

Comme dans un tonneau

D’ivresses d’où

S’échappent

Mille compagnies

En mille territoires

Pour la petite voix qui boira

Au monde son ambroisie

En désertant

La solitude.

 

 

 

Et la paix sortie de ce monde

Devient traversée

Sur une jetée

Infinie

Qui s’avance

Contre toute apparence

Sans aucun écran,

Sans aucun

Miroir

Vers le grand océan.

Sans plus aucun

Autre lien

Que celui du poème

Des corps et des vies qui –

Sans lui – vous seraient restés ignorés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alain MINOD.

 

 

 

 

 

 

 

 

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