L'heure étincelante et dorée
qui laque même les pavés
quand montent les cris des enfants
délivrés du béton des cours,
des salles à tableaux, tables et craies.
L'heure qui ruisselle de joie,
d'une joie pentue, cuivrée
qui allume partout ses feux
et confère
des flamboiements
à la riche pulpe du jour
qui s'enlumine d'un seul coup
quand les vitres ne renvoient plus
que boules hérissées
de lueur
- oursins blancs aux piquants dardés
comme prêts à crever un œil –
L'heure où le soleil est sirop
aux longues bandes séparées
réparties
du ciel au sol,
ici et là, contre les murs
comme épanchements résineux
ou chamarrures d'un habit;
l'heure qui mordore la vie,
qui fait presque
fumer les nues,
qui refait fourmiller les rues
de foules aux airs libérés
qui flânent, discutent et sourient
ré-animant les alentours
tel un sang circule à nouveau
en veines et veinules longtemps
figées : ruelles et longs cours,
places ébrouées subitement.
L'heure écumeuse qui détend
et semble vous masser le dos
même si le Grand Disque est bas,
pâle, ceint d'un cercle de sang
et d'ores et déjà coincé
entre deux branchages noircis...
Texte et photographies : Patricia Laranco.
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