IDEE FIXE.
Ça m’a pris comme ça, par une belle journée ensoleillée, forcément. J’ai voulu me changer les idées. Au début, c’était une idée en l’air ; puis ça a commencé à me suivre, comme un chien de B.D, et c’est devenu une idée fixe.
Je suis allé voir des spécialistes du changement d’idée.
J’ai consulté d’abord un zidéologue, qui m’a présenté des idées enfermées dans des boites noires. Je suis claustrophobe et je pouvais imaginer ce qu’elles enduraient, ces pauvres idées qui tournaient en rond dans leurs boites sombres. Ça m’a mis en rogne, et j’ai failli lui casser la sienne, crânienne, à l’autre zidéologue. Mais je me suis maîtrisé et suis parti.
Ensuite, j’ai vu un zidéalist. Il m’a montré des idées qui flottaient en l’air et qui cherchaient à s’ancrer dans le monde. En vain. Le zidéalist lui-même ne pouvait les attraper pour les accrocher au réel. Il se cassait la figure chaque fois qu’il croyait réussir dans son entreprise. Il ne pouvait pas m’aider.
Alors je me suis dit qu’il faut que je fasse le boulot moi-même, que je me fasse des idées, toutes neuves. Plus facile à dire qu’à faire. Longtemps, j’ai essayé mais toutes celles qui me venaient étaient usées, parfois jusqu’à la corde.
J’ai voulu me pendre, la corde s’est cassée.
Je suis tombé, sur la tête.
Ça m’a remis les idées en place.
Jean-Louis ROBERT.
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