Le pays calme n’existe pas
seule la mer a pouvoir
d’enchâsser l’horizon.
La nuit
le laurier laisse
un peu de sa fragrance
sur le chanfrein des loups.
La fibule non plus
n’appartient à personne
ni à la perle
ni à l’étoffe
peut-être par instant
aux marges du présent
Au-delà des tracées
c’est le règne des mains
l’enclave de la haine
l’escarbille des yeux
Venu si tard
pour renouer le fil
cet homme
le regard détruit
libère des colombes
au-dessus du brasier
Anthurium à la main
il serpente le soir
vers l’office des mornes
La décharge de son cri
n’atteint pas les nuages
cet homme
poursuit les lunaisons
au-delà des mangroves
Cela veut dire quoi
l’angoisse de parler
cet homme
ne possédera jamais
ni rites
ni saisons
Rien d’autre
ah oui
Cet homme
n’a plus le droit
de se tromper d’étoile
ni de roseau
ni de guitare
Dans le craquellement
des mouettes de labour
on retrouve l’empreinte
des clôtures brisées
José LE MOIGNE (Valenciennes, 1993).
(Illustration : encre de Chine de José Le Moigne, 1994).
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