Ce poème a été écrit en hommage aux cultures du Proche-Orient et de la Méditerranée.
LE PRIX DE L'EAU.
Ce sont les gens des pays secs
qui savent les sanglots de l'eau
et
les battements de son cœur.
Ils l'entretiennent de leur mieux
parmi les pierres et le soleil.
Pour eux, c'est une fleur de vie
plus fragile que feu naissant
qui roucoule entre les cyprès
dans vasques mises à l'abri.
Ils l'arquent en rangs de fins filets
qui se penchent sur l'acequia;
maîtres des rigoles et canaux
ils lui font même dévaler
les rampes d'escalier, creusant
des cascatelles de fraîcheur.
Ils créent fontaines et bassins
aux carrelages des patios
si petits et nichés soient-ils;
les citronniers les remercient.
Ce sont les gens des pays secs
et racornis par la lueur,
pilonnés par l'astre du jour,
toujours au bord de l'incendie
qui connaissent le prix de l'eau,
de l'ombre des rues resserrées
qui, tels des ruisselets, sinuent,
pas ceux des contrées grasses et vertes.
Texte et photo : Patricia Laranco.
(en photo, l'un des jardins du Palais de l'Alhambra (Medinat Al Hamra) à Granada, Espagne).
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