Il m’arrive parfois, pour me distraire, d’imaginer dans la complexité de fétus de paille, une forme souveraine, où, sans peine, logent mes soleils, s’étouffent mes craintes.
C’est, toujours, par distraction que j’opère cette opération. Un muret, un feuillage, un dos nu, servent de rampes à mes divagations.
Hier, lambinant dans le creux d’un chemin, je créais, à l’insu de tous, pour moi seul, cette magie que le verbe permet.
Dès lors, je retrouvais la plénitude du décalage, le suc de l’inspiration. Je construisais ma carrière, sans gloire, sans vanité, métamorphosant sa pierre en traces.
Je composais à mi portée de l’œil et de l’oreille, la peinture et la musique sublimes dont seuls mes rêves ont entrevu les territoires.
J’étais aspiré par le beau ultime, celui qui, effaçant le corps, se réconcilie avec lui.
Serge-Mathurin THEBAULT.
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