Un petit livre mince, tout de bleu-paix vêtu, préfacé par la poète franco-roumaine Dana SHISHMANIAN, appariant haïkus qui « font mouche » et photographies qui puisent souvent aux éléments les plus « bruts » de la nature (le bois, la roche, le végétal, le nuage…)…nous entrons à nouveau dans l’univers de la grande artiste (poète, plasticienne) mauricienne Jeanne GERVAL-AROUFF pour qui tout, autour, est visage, car l’univers est habité. Une fois cette découverte faite, chaque instant peut s’émerveiller, devenir une source de surprise, de joie.
Nous avons affaire à un livre de la présence :
Aube nouvelle –
dès petit matin
présence à La Lumière
12 septembre 2022.
A l’instar des enfants, Jeanne GERVAL-AROUFF sonde sans cesse la Dense Présence des objets, fussent-ils, aux yeux de l’être humain lambda, les plus insignifiants. Elle reconvoque l’hyperprésence d’une âme brute, aimante, sensitive qui a le pouvoir de se relier à tout (au niveau le plus essentiel), et que tout est en mesure d’appeler au plus près de son intimité ultime.
Tout au long de ces pages, elle nous mène d’étonnement en étonnement : Écume yeux ouverts / hissée sur le dos des frères / tête-soleil // Écume-Soleil Ah ! / petit bonjour de février / l’aube écarquillée; l’enfant-nuage au sourire / colle à la rétine.
Nous voici donc amenés là dans une forme de sacré, de démarche hypercontemplative qui finalement, en son fond, dissout apparences et frontières. On y scrute l’Univers rassemblé en silence.
Lire – et contempler, car il s’agit d’un livre d’art, où les arts se complètent, se répondent – cet ouvrage-écume syncrétique nous réchauffe, nous allège, de même qu’il nous stimule.
Et nous redonne espoir.
P. Laranco.
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