L'ouverture de l'air est vouée au soleil,
un soleil essoufflé qui a le toucher froid,
un soleil distancié et dispensé par grains,
billes ou pépites qui raclent sol et pierre.
Chaque grésillement d'air me tombe dessus
et fourmille le long de ma cuisse transie
face aux perspectives taillées par le néant
qui s'enfoncent comme coins entre les immeubles.
Il y a du cri, et du bruit de verre rayé
et peut-être, aussi, du bruit de chairs tiraillées...
des miaulements d'écartèlement, de douleur.
L'espace, laissé à lui-même, est un néant,
une dispersion poudreuse et désordonnée,
un grand entonnoir de transparence lactée
farci de toupets diaphanes, rosis
qui tombent.
Un élargissement
qui vient nous équarrir.
Et l'espace s'assoit
sur le dos des chemins,
il chevauche les routes prises à son bord,
il annexe les rues, les sentiers et les champs,
étourdissant, en défaisant
jusqu'à l'atome !
Patricia Laranco.
Décembre 2023.