Écrire est l'insignifiance même. Pourquoi je dis ça ? Pour que toi Sayel El Arabi, tu te réveille de ta somnolence. Tu n'es pas un derwich assis ou tourneur. Tu es un homme avec des besoins d'homme et une dignité à faire valoir à tes enfants qui veillent dans ton ventre. Lève toi et marche droit, comme il sied à un humain de marcher. Laisse les mots pour les poètes égarés, ceux perdus dans les oueds asséchés, cherchant des mirages qu'ils n'atteindront jamais! Ces déchus ne te seront d'aucun secours. Toi seul est capable de trouver l'oraison unique qui apaisera tes morts. Ta mère te regarde, te parle, la mienne aussi d'ailleurs. Vois ce que nous sommes devenus ! Des ombres avant l'éclipse. Nous sommes voués à n''' être" que cela. Et nos valeurs nous suivent comme une promesse, une assurance, un billet pour voyager vers l'autre côté du mur. Tu porteras ton temps et les belles choses que tu as semées ça et là dans ton cœur et tu raconteras à ceux vers qui tu iras la belle histoire de la vie. Sayel El Arabi, écrire est un calvaire, une malédiction qui te suivra partout où tu poseras ton âme. Ton livre est déjà bien lourd fils de ma mère. Tu le porteras à ton cou, et tu le liras de ta voix, tu seras ton propre auditeur, et tu témoigneras. Tu es l'humain et l'humanité. Rien que ça ! Oui, rien que ça.
Aujourd'hui tu t'es réveillé comme à l'accoutumé au son de la voix du muezzin, tu as ouvert les yeux, ton cœur a parlé. Tu as essuyé de tes mains le sommeil sur ton visage, et comme Lui, tu as récité les louanges de la fin de la nuit. Tu t'es redressé et tu as regardé, toujours avec ton cœur, le royaume prosterné devant le Suprême. Tu as pleuré de compassion pour ton insignifiance, et sans effort, tu t'es levé. Tu marchais à ses côtés, le sentant te frôler de son épaule fraternelle, la main sur le cœur tu le salue.
Les premières lueurs de l'aube s'épanouissent à l'est, un souffle arrivé doucement jusqu'à toi.
" C'est un grand serment si vous saviez".
P/S. Un journal c'est moins de jours et plus de temps. Oui mon cher Ahmed.
Ouhibi Khaled SAIDI.
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