CES CONTREES
Ce sera toujours toi
Eclatée dans mes mots
A rebours des contrées parcourues
Mes mots haut perchés
Sur les dunes de tes oublis
Et appareillant pour les terres de tes lubies...
Sur le sel de ta langue
Venise syncope le songe des gondoliers
Et la chute de Niagara
Assèche le flot des souvenirs
Secouant sa taie mystique
Sixtine confond sa genèse
Sur le chromatisme des jeux interdits
...Les Andalouses de Sacromonte
Trament leurs fantasmes
Sur les tissages des Andes
Croire en ton regard
Plus droit qu'un vol de sterne
Abreuvant l'oued
Qu'assèche le sirocco
Ces contrées aux reins de femme
A moduler à l'encre du désir
Et dans ton souffle trottinant
Tirer à l'arbalète des mots
Loin du frangourin qui coule
Au plus près de ma déréliction
Voici ma flûte de Pan
Pour bercer de nostalgie
Les ruines d'Athènes et du Colisée
Ma cruche tendue
Des désirs inexaucés
Que je sirote jusqu'à la lie
De ma coupe en camaïeu rose orange
Entre le tangage d'un carré de glace
Mon voyage n'est pas aussi immobile
Qu'une barque découpée en plumage de chrome
Sur l'infini désapprenant ses tons
Entre pleurs et rêve
Je suis comme un survivant
Qui invente ses mots
A l'interstice du temps dérisoire.
Sylvestre LE BON.
In Le rôdeur de l'exil, Les impliqués Editeur, 2023.
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