dimanche 29 avril 2018

Patricia LARANCO (Moris/France).



Toute cette émotion. En boule au creux de moi. Possiblement emplie par des torrents de larmes. Comme les nuages gravides de la pluie. D’une pluie diluvienne, qui ne saura plus se clore.
Toute cette émotion.  Tapie dans mon thorax. Étalée en travers de ma respiration.
La limitant. L’oppressant. Retenant toute crue.
Cette palpitation. Opacité muette. Les yeux plantés dans le mutisme des chemins. Des chemins qui ne sont toujours que de passage.
Cette nappe ensoleillée d’oppression qui flotte.
Cette concentration de non-sens. Limoneuse.
Tout ce qui nous a été arraché ; qui nous hante.
Le passé, même composé ; recomposé.






Les yeux plantés dans l’opacité des chemins. A se demander toujours où ils vont ; d’où ils viennent. A force de scruter leur terre jaune, ma tête se vide.
Ils se perdent dans le lointain, des deux côtés.
C’est tout ce que je sais d’eux. La tête me tourne.
Leur terre est dure, couturée, tel un défi ; leurs extrémités visibles : essaims voilés de moire. Particules de poussière moirée, très fine, qui stimulent l’âme ; qui aiguillonnent l’imagination. Au bord.
La réalité. Sa façon de former bloc. De se retrancher en bloc dans sa propre matière.
Sa façon d’attirer l’attention par le secret. Par la distance qui nous sépare de sa masse brute.

































Patricia Laranco.





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