Toute cette
émotion. En boule au creux de moi. Possiblement emplie par des torrents de
larmes. Comme les nuages gravides de la pluie. D’une pluie diluvienne, qui ne saura
plus se clore.
Toute cette
émotion. Tapie dans mon thorax. Étalée en travers de ma respiration.
La limitant.
L’oppressant. Retenant toute crue.
Cette palpitation.
Opacité muette. Les yeux plantés dans le mutisme des chemins. Des chemins qui
ne sont toujours que de passage.
Cette nappe
ensoleillée d’oppression qui flotte.
Cette concentration
de non-sens. Limoneuse.
Tout ce
qui nous a été arraché ; qui nous hante.
Le passé,
même composé ; recomposé.
Les yeux
plantés dans l’opacité des chemins. A se demander toujours où ils vont ; d’où
ils viennent. A force de scruter leur terre jaune, ma tête se vide.
Ils se
perdent dans le lointain, des deux côtés.
C’est
tout ce que je sais d’eux. La tête me tourne.
Leur terre
est dure, couturée, tel un défi ; leurs extrémités visibles : essaims
voilés de moire. Particules de poussière moirée, très fine, qui stimulent l’âme ;
qui aiguillonnent l’imagination. Au bord.
La réalité.
Sa façon de former bloc. De se retrancher en bloc dans sa propre matière.
Sa
façon d’attirer l’attention par le secret. Par la distance qui nous sépare de
sa masse brute.
Patricia Laranco.
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