L'urgence de sortir du plastique en France.
Chers lecteurs, Depuis quelques années, l'opinion publique a été sensibilisée au problème des déchets en plastique dans le monde. On sait qu'il existe un 7è continent de plastique quelque part dans le Pacifique qui se déplace au gré des vagues et des vents1. Il est grand comme la Mongolie ! Ce plastique se détériore. Il se transforme en microparticules. Celles-ci se mélangent au plancton. Les microcrustacés sont bouffis de plastique. Les poissons les avalent, les oiseaux les croquent, les baleines les engloutissent... Sur les côtes de toutes les îles, de tous les continents du monde on trouve régulièrement échoués, des phoques2 ou des baleines3 ! Leurs estomacs sont saturés de plastiques. Ils meurent étouffés. Imaginer un instant que cette tragédie puisse épargner les humains est naïf et irresponsable.
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Recyclable n'est pas recyclé.
Par ailleurs, il arrive que des produits étiquetés comme “recyclables” ne soient pas recyclés. Par exemple, Flore Berlingen, directrice de l’association “Zéro Waste France” révèle que Starbucks met en avant le fait que les couvercles en polypropylène de ses boissons sont recyclables alors qu’il n'existe pas de filière de recyclage de ce matériau en France5.
Ces couvercles sont donc incinérés...
En France 1 million de tonnes d'emballages en plastique sont mises sur le marché chaque année.
500 000 tonnes ne sont PAS recyclées !
Cela explique aisément pourquoi le nombre de décharges publiques et de centres d'incinération a été démultiplié ces dernières années sur le territoire français5.
La naissance d'une économie des déchets.
Cette évolution a créé un nouveau secteur économique : la gestion des déchets.
Elle représente une part considérable des dépenses des communes.
C'est un marché de 20 milliards d'euros par an, dont 14 milliards relèvent des collectivités locales.
Toutes les entreprises qui vivent de cette activité s'accommodent assez bien de l'augmentation des déchets.
En France, un système complexe a été mis en place autour d'un organisme public appelé Citeo.
Cette administration est chargée de coordonner le secteur et de le surveiller grâce à un mécanisme de bonus/malus.
Mais ce système ne résoudra pas la question de la pollution au plastique.
Il est complexe, il rémunère trop bien ses dirigeants, dont la gestion a été remise en cause à plusieurs reprises par la Cour des comptes, et il est lui-même dépendant des déchets5.
Les citoyens ne sont PAS coupables.
Il y a donc une division croissante entre les aspirations du public, qui continue à trier consciencieusement ses déchets, et celles des industriels qui en ajoutent toujours plus sur le marché.
Pendant longtemps, les limites du recyclage ont été imputées aux consommateurs.
On culpabilisait les populations qui n’appliquaient pas assez bien le tri sélectif.
Mais même dans les pays où le tri sélectif se fait très bien, comme dans les pays du Nord de l'Europe, le recyclage n'atteint pas plus de 60% des produits.
Et comme les volumes continuent d'augmenter, le nombre de déchets aussi.
Les engagements des industriels ne valent pas grand-chose.
En France, en février 2019, le gouvernement et treize géants de l'industrie agroalimentaire et de la grande distribution ont signé le Pacte national sur les emballages plastiques6.
Ce document contient de nombreuses promesses.
Par exemple il affirme dans ses articles 3 et 4 :
- 3. “Tous les emballages en plastique sont 100% recyclables, réutilisables ou compostables.”
- 4. “En pratique, tous les emballages en plastique sont recyclés, réutilisés ou compostés.”
Ces déclarations d’intentions pourraient être louables.
Mais elles donnent une impression fausse : elle laisse imaginer qu’un système circulaire fermé est possible.
Ce n’est pas le cas. Car le recyclage à l'infini n'existe pas.
Il y a toujours une limite.
Pour les 50% de plastiques que l'on peut recycler, il y a rarement plus de 5 réutilisations possibles, et encore la qualité de la matière se dégrade à chaque fois.
Le recyclage n'est souvent possible que si l'on mélange les déchets recyclés à de la matière neuve.
Par ailleurs, la présence d’additifs dans de nombreux plastiques les rendent difficiles à recycler. Dans ce cas, ils sont incinérés.
Enfin, la survenue de la crise sanitaire et du confinement à peine un an après ces engagements a constitué un formidable retour en arrière.
Le plastique jetable est revenu en force, notamment avec les masques, tandis que les ventes dans l’agroalimentaire ont explosé et la consommation d’emballages plastiques avec...
Interdire le plastique à usage unique dès 2025.
La seule manière de sortir du problème des déchets plastiques en France est de commencer par interdire dès 2025 les plastiques à usage unique ou éphémère.
Le gouvernement s'est engagé à le faire en 2040.
Mais cette date est trop lointaine.
C'est un simple report du problème.
Or il y a urgence ! Le 7è continent s'agrandit de jour en jour !
Nos rivières, nos sources, notre eau minérale sont de plus en plus gorgées de plastique !
Même l’eau minérale ou de source peut contenir des résidus de plastique4 !
Harmoniser les emballages réutilisables.
Pour sortir de cette impasse il y a deux voies possibles :
- soit on utilise des plastiques naturels comme le “plastique de chanvre” ; Il présente l’avantage d’être biodégradable. Mais il faut organiser une filière et cela prend du temps.
- soit on harmonise les emballages réutilisables : tous les pots de yaourts ou de confiture seraient harmonisés à travers l’union européenne : une seule taille, une seule matière, le verre.
Sans doute une combinaison des deux est-elle possible.
Il est temps d'accélérer cet agenda.
Car le plastique tue les animaux sauvages et tue les humains à petit feu. Il faut en sortir, vite !
Solidairement,
Julien
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Références :
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