Il est une voix qui masse les tempes, aussi douce qu’une pommade.
Elle s’enroule aux chevilles en liane brûlante. Elle baigne les jambes
comme dans une huile tiède. Elle parle bas charriant des mots de
confiance,
source rassurante de certitude, et recoud les failles d’angoisse.
Voix qui abolit la nuit et la pluie, annonce de vie jaillie d’un souffle.
Étrange arceau qui nous libère en nous liant.
Elle est voix de chaleur qui déroule les langues. Injonction et geste.
Gamme tactile des énergies ferventes.
Mais elle ne surgit que pour disparaître, épure inachevée d’une lumière
de lune. Elle se dissout dans la poitrine, n’y laissant qu’un voile
de pâleur languissante, auréole incertaine d’un charme inachevé.
Elle se dissipe pour nous plonger dans le silence halluciné du manque.
Édith BERTHUIT,
mars 2018.
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