samedi 22 janvier 2022

Un texte de Patricia LARANCO, L' OREE.

 

 

Étude.  Toute étude n'est jamais qu'orée. Les objets en leur cœur ne cherchent aucun confin.

Ils ont des noyaux durs d'étoiles à neutrons.

- Dites-moi, quel est votre meilleur souvenir ?

- Eh bien, mon  meilleur souvenir, c'est l'orée; la rotation de ma spirale dans l'amnios. Et la béatitude aquatique du Temps.

"Noyau", ce mot a quelque chose de brutal. N'allez jamais déranger le noyau qui dort.

Ah, ces couleurs ponctuées d'yeux d'alligators !

Ces corps d'iguanes simplement nourris d'embruns !

Ces mouvements d'ombres et de couleurs - nutriments !

Nous habitons tous dans un nœud qui nous étrangle.  Là où s'atteignent le passé et l'à-venir. Là où recommencent toujours l'en-vain, l'envers, l'envol. Pas d'enfer, pas de paradis. Pas de promesse(s). La scintillance de la nuit jetée sur vous. Par pelletées d'énormes cristaux obsidiens. Qui vous obligent à garder les yeux béants. Qui vous ensevelissent par-dessus les draps. Ne grattez pas les parois luisantes à facettes !

Les oiseaux comprennent mieux le Temps que nous.

Trop d'herbe trop de boue trop d'eau et trop de roc. Et puis aussi ce nœud qu'on nomme le présent.

Nœud de corde. Nœud serré à mort et à mord, rêche, épais, de cordes aux dimensions gigantesques.

Tout a deux sens. Rien n'a de sens. Tout a une organisation. C'est le hasard - ou ce qui en tient lieu - qui organise, qui trame, qui biaise.

Il y a des possibles en veux-tu en voilà. Le monde est un faisceau d'orientations possibles. Un gigantesque bouquet de directions. Lesquelles pourraient peut-être...mais sous réserve que...

Il a peut-être un grain de peau. Qui serait laiteux, transparent. Avec, par dessous, des veinules. Des proliférations-nervures. Qui rampent et se ramifient. Pour se chercher des domiciles. Et s'insérer sincèrement.

Toute possibilité s'essaie. 

Alors, dites, pourquoi pas soi ?

Alors, dites, pourquoi pas nous ?

Que vive l'orée du savoir !

 

 

 

 

Patricia Laranco.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Alors, dites, pourquoi pas popopossibpossibpeut-êtrelespossibleslesssiblesssibles

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