ZINA ZINA
Voilà que les nuages nous viennent du Sud.
Nous avons préparé les mains et les bassines pour une collecte incertaine.
L’eau de pluie est semble-t-il plus mousseuse que celle du robinet.
C’est du moins ce qu’a dit Zina la voisine.
Mais la nuit est venue elle aussi
Et il fallait bien dormir
La peur au ventre d’être emporté par les secousses de la terre.
Les nuages venus du Sud ont continué vers le Nord poussés par un vent habillé d’ocre.
Il nous a pris les vieilles bassines,
L’hypothétique sommeil
Nous laissant les mains pour saluer…
Des voix se sont élevées
Rendez-nous nos bassines
D’autres ont susurré
C’est la faute à Zina.
Des pas ont marché sur elle
Elle est bien mousseuse ton idée
Et maintenant...
Mais Zina a parlé avec délicatesse,
Zina a eu une autre idée
Lumineuse cette fois-ci
Je sais où sont nos bassines,
Elles on atterri chez les gens du Nord.
La mienne aussi a demandé la vieille Solatana.
Toutes les bassines sont là-bas.
Maintenant pour les faire revenir il va falloir attendre un peu.
Et on fait comment pour se laver
Les mains
Quoi les mains arrête ton baratin…
Et pour le linge sale
Les mains
Mais regarde dans quel état sont mes mains s’est écriée Maya la veuve
Les mains de Maya la douce ne payaient pas de mine,
Elles étaient tristes,
Elles étaient épuisées.
Je t’aiderai avait dit Zina.
Et nous et nous et nous …
On s’organisera
Jusqu’au prochain vent
Du Nord cette fois-ci ;
L’anonyme de la foule dira
Du Nord vous n’aurez que du feu !
Abd WAH.
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