Les vers sont des fragments de rêves décousus
dont l'histoire suit un chemin détourné
vers les collines trésors courbes opulents,
vers les châteaux et vers les villes aux auras d'or.
Les plaines et vallons ronflent au soleil pentu
offrant la magnificence de leur vert - cri
et toute la confiance de leur mouvement.
Voilà
ce que mes vers désireraient cueillir
ainsi qu'on grappille mûres le long des haies
(même si leur jus sombre vous bleuit les doigts).
Mais la peau d'orange distendue du désert
est d'ores et déjà complice du néant;
chaque chant se perd en le soleilleux brouillard
qui ressemble, dans le matin, à des hamacs,
des balancelles de tissu évanescent.
Les sanglots sont bloqués emmurés dans la chair.
Nul ne sait ni n'ignore s'ils vont en sortir. Ni à quoi, dans un tel cas, cela servirait.
Les vers déplacent les espaces chancelants
comme houles guidées au fur et à mesure
Un grand pain croûteux presque brûlé nous attend
posé sur le plateau couturé de sillons
et d'obscures scarifications
de la table.
Patricia Laranco.
18/02/2023, 12 h.
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