Bonjour !
Je m’appelle Clem et avant-hier, je suis descendue dans la rue, comme des centaines de milliers de Français·es
et aux côtés de dizaines d'activistes d’Alternatiba Paris, pour
protester contre la réforme des retraites injuste et climaticide.
La
brutalité de cette réforme me révolte profondément. Mon père était
ouvrier dans le bâtiment, il a pris sa retraite à 60 ans après 42 années
de travail. A la fin de sa carrière, alors qu'il était déjà usé par un
métier physique (il s'est cassé le dos sur un chantier dans les années
90), il me racontait ses journées qu'il passait à genoux dans des
conduits inondés, ou à porter des charge lourdes (sans exosquelette,
n'en déplaise à certains) à près de 60 ans. J'ai grandi en
voyant ses amis et collègues partir à la retraite et mourir quelques
mois plus tard. C'est ça, la société qu'on veut ?
Et
puis travailler, oui, mais pour qui et pour quoi ? Dans ce système
résolument productiviste, travailler plus signifie toujours produire
plus, donc polluer plus. On parle de la sobriété, de la nécessité de
moins consommer, comment ne pas faire le lien entre augmentation du temps de travail et aggravation de la crise climatique ?
Certes, le gouvernement agite sans cesse le chiffon rouge du déficit de la caisse des retraites. Mais je rappelle que c’est
ce même gouvernement qui a supprimé l'ISF et se refuse à taxer les
superprofits, ainsi que les dividendes records encaissées par le petit
cercle des plus grandes fortunes. À en croire les porte-paroles
du macronisme qui défilent sur les plateaux télé et dans les matinales,
mettre à contribution ces milliardaires serait impossible. Je trouve un
peu dommage qu’ils ne soient jamais capables de dire pourquoi !
On
entend aussi la droite répéter ad nauseam que les Français·es sont les
Européen·es qui partent le plus tôt à la retraite, mais ce qu'elle se
garde bien de dire, c'est que la France est depuis longtemps un des pays européens où la productivité horaire est la plus forte - ce qui, étonnamment, ne se traduit jamais par une hausse des salaires.
Le gouvernement affirme donc que cette réforme est indispensable pour maintenir le système des retraites, mais choisit
sciemment de la faire peser sur les travailleur·euses, en particulier
les plus précaires, ainsi que les femmes et les minorités. Même
pour le président du Conseil d’orientation des retraites, cette réforme
n'est pas urgente ! En concentrant le débat sur les retraites, le
gouvernement compte bien distraire les Français·es de ce qui est
vraiment indispensable et urgent : la mise en œuvre d'une politique climatique à la hauteur des enjeux.
En
somme, que ce soit sur le plan de la justice sociale ou du climat,
cette réforme serait une catastrophe. Alors, si vous le pouvez,
rejoignez la mobilisation partout en France dans les semaines et les
mois à venir : nous, citoyen·nes, devons faire tout ce qui est en notre
pouvoir pour que cette réforme ne passe pas !
A bientôt dans la rue j’espère !
Clem d'Alternatiba Paris.
PS.
Tu le sais, si nous pouvons nous mobiliser contre cette réforme et sur
plein d’autres sujets du moment comme la rénovation thermique des
logements ou contre les projets climaticides de Total, c’est uniquement
grâce aux dons des personnes comme toi. Tu peux toujours nous soutenir ici, à la hauteur de tes moyens. Je te remercie d’avance. 
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