FANTASMES DE FEMMES.
Il me plait de chevaucher aussi
comme sur les fresques de Pompéi,
à la Romaine, à l’Andromaque.
Alors vous porteriez ma marque
plus suave que marquage au fer rouge
d’exquise servitude abolie.
Pour une femme aussi, grand plaisir !
Ainsi n’aurez-vous rien à redire.
C’est comme ça que vous serez comblé
à faire toutes ces choses que vous dites
au coq chantant, au pipirit,
à l’infini,
toutes ces choses interdites
en théorie,
comme on dit
fantasme de femme
en fantastique chevauchée
de haute guerrière, d’Amazone du Dahomey,
telle une fougueuse Penthésilée.
Après tout, qu’est-ce que l’on risque
à faire ces choses que vous me dites
- si d’aventure nous le faisions –
pourvu que nous le fassions
en douce folie ?
Car une femme debout d’aujourd’hui
ne sera pas pour autant maudite.
Oh, comprenez combien j’hésite !
Mais quelle est cette pudeur dite
féminine
qui me retient aux abords ?
Je sais bien qu’il faut que j’évite
de faire ces choses que vous me dites
en malappris,
en malfini…
Croyez bien que cela m’irrite
que ce soit choses interdites.
Maintenant c’est moi qui vous invite
en mélodie,
en harmonie.
Faut-il vraiment que l’on soit ivre
pour faire exulter nos chairs vives ?
Faut-il que longuement l’on dérive
en féérie,
en barbarie,
extrêmes dans nos emportements
autant que dans nos engouements,
en frénésie,
en malcadi ?
Ah, pouvoir chevaucher aussi
comme sur les fresques de Pompéi,
à l’Andromaque, à la Romaine,
ma fière monture enfourchant
à la rue d’Enfer à Saint-Pierre
juste au-dessous du volcan
sous la Pelée rue Monte au ciel
faire toutes ces choses interdites
en paradis,
m’offrir toutes ces poses que vous dites
en mystique cri,
Yé misticri !
M’offrir toutes ces poses interdites
et cric et crac
et cric crac.
Non, la cour ne va pas dormir
encore à corps et à cris
en hédoniste poésie,
Philosophie,
la Philo !
J’ai pris l’envol
et pis j’ai pris
courir
marronne en
caribéenne épicurie.
Suzanne DRACIUS.
In Exquise déréliction métisse, Editions Desnel.
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