Je caresse le silence pâle duvet
et son dos glisse sur la paume de ma main.
Certains prétendent que le silence est méchant
et glacé comme la distance - que nenni !
Certains matins sont pleins de silence en suspens
j’entraperçois
son océan presque laineux
qui est peut-être
le soutènement du monde.
Je me tiens coite au lit et ne bronche pas,
je sais qu'il est là je l'écoute et je le sens,
je guette épie sa présence et son épaisseur,
son ouate et la clarté de son inertie.
Il m'incite à le débusquer par tous mes sens
et je le vois comme j'aperçois le buffet,
j'ouïs sa régulière respiration,
j'aspire son inodore et ténu parfum;
je goûte ses acides, incolores couleurs
comme on se régale d'une barbe-à-papa
ou
d'une délicate crème Chantilly
et me pelotonne en
son grand châle de soie.
Texte & photographie : Patricia Laranco.
Août 2021.
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