La vocation de l'Homme est-elle de
s'opposer à la nature ?
L'Homme est difficile à cerner. Nous sommes
loin d'être tout d'une pièce. Voilà ce dont il
faut se souvenir...et, peut-être, se méfier.
Mieux vaut, parfois, ne pas trop s'approcher
des gens si l'on tient à leur conserver (le cas
échéant) son intérêt et son estime.
Car, comme on le constate, par exemple, en
ce qui concerne la pérennité de l'amour et
la longévité de la vie de couple, le temps
ronge, érode la force des attachements, des
sentiments.
Plus on “connait” quelqu'un, plus cette
personne perd, à nos yeux, de son mystère;
plus l'accoutumance, la routine la
banalisent, la dévaluent, ce qui la mue, pour
finir, en un objet de lassitude d'abord et
d'aversion ensuite.
Si L'homme est un loup pour l'homme, la
femme, pour sa part, est fort souvent, pour
sa congénère, synonyme d'enfer sur terre,
de sérieux pourrissement de l'existence. Là
réside sans doute l'un des plus sérieux
écueils du féminisme.
Je me range parmi ceux qui pensent que le
centrage hypertrophié sur l'Individu et
l'atomisation sociale qui en découle sont des
impasses particulièrement illusoires et
dangereuses.
Comment voulez-vous que des gens qui ne
pensent qu'à leur propre bien-être, leur
confort, leurs divers plaisirs et l'exaltation
d'eux-mêmes soient ou demeurent sensibles
au fait qu'ils font partie d'une sphère
culturelle qui, pour en arriver à ce degré de
puissance, de prospérité matérielle, de
“modernité”, comme ils ont l'habitude de
dire, a écrasé, balayé toutes les autres
façons de vivre la condition humaine qui
avaient cours sur cette planète et commis,
dans certains cas, sous ce prétexte, les pires
crimes contre l'humanité ?
Comment voulez-vous que l'Histoire, la réelle
connaissance de l'Histoire les détourne de
leur ego-bulle d'enfants gâtés, déconnectés
de tout ce qui se passe à l'extérieur de leur
monde, de ce que, maintenant, ils ont
convenu d'appeler le “Sud global” ?
Comment dire non à des choses aussi
alléchantes, aussi attrayantes que la haute
technologie, que la liberté individuelle
(assortie de l'encouragement bruyant à “se
caresser le nombril” et à s'affirmer, plus ou
moins contre les autres), que la société du
divertissement, du loisir et du
voyage/tourisme qui promet une sorte de
“dolce vita” non-stop et que la qualité des
soins de plus en plus sophistiquée ? Que la
possibilité d'accumuler des objets - et
encore des objets ! – qui transforment et
allègent l'existence immédiate et
quotidienne ?
Tant pis si la planète paie le prix fort et se
retourne contre une humanité qui en veut
toujours plus; tous s'en moquent.
Une fois qu'ils ont goûté à la facilité, à cet
“éden”, ils s'y accrochent. Pas question de
“vivre en Amish”, pas d' ”écologie punitive” !
L'Occident mérite bien son nom : il a oxydé
tant de peuples !
P. Laranco.
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