Le "droit chemin" (y compris pour les psych--), c'est la pensée dominante. Qui ouvre sur le comportement "mainstream".
Être avec la masse. A tout prix. Rester, bien sagement, "moyen", c'est à dire dans la plate, tiède moyenne.
Et malheur au "clou qui dépasse" (comme diraient les Japonais) !
Il y a des codes. Il y a des "clones".
La science écarte du "droit chemin" dans la mesure où elle cultive le doute. De même pour la philosophie.
Ce sont des réservoirs de questions.
Il y a un bien-être, à lire. Une béatitude à lire.
Être poète, c'est aimer, goûter les chemins de traverse. Choisir l'école buissonnière, le nez au vent.
C'est, toujours, un peu, se cabrer face aux carcans, aux disciplines, aux définitions bien carrées, qui enferment et qui rétrécissent.
C'est préférer la cueillette des mûres au jus sauvage, bien noir à même la haie qui borde les champs, à même la béance du ciel où le vent parait le seul maitre à la collecte monotone, calculée des fruits sous les néons tristes et blafard de la supérette.
Être poète (dans l'âme), c'est , on ne peut plus simplement, se laisser porter...se laisser osmoser dans la porosité foncière des choses.
C'est conserver, en soi, la lumière qui n'appartient qu'à l'enfance, aussi vive, aussi intacte que le jaillissement d'une source claire.
Être poète, c'est s'écarter du troupeau, comme une chèvre rétive. C'est échapper, vagabonder. Au risque de s'égarer. Tant pis.
Les hommes, souvent, interprètent tout en des termes de pouvoir. Ils craignent que les femmes libérées des traditions n'ambitionnent de les DOMINER. Ils veulent, depuis longtemps, dominer la nature (on voit le résultat...). Ils brûlent de CONTRÔLER les éléments naturels ainsi que le hasard. Ils cherchent toujours à expliquer, à chasser tout mystère, pour garder la MAITRISE.
N'y aura-t-il donc jamais moyen que la France change, qu'elle cesse de croire à son "exception", de se prendre pour une île, que la soi-disant "France éternelle" (celle des Louis XIV, des Robespierre, des Napoléon, des Jules Ferry et autres De Gaulle, autoritaire) se remette en cause, que la France des glorioles, si bêtement nostalgique de son passé d'"Empire"(notamment colonial)et de sa "vocation" (pour une bonne part autoproclamée) au magistère, au missionnariat civilisationnel en matière d'idées des Lumières, de "modernité" se décide à laisser enfin toutes ces rigidités, toutes ces lourdeurs indigestes derrière elle ?
Ce n'est pas pour rien que la France fut, un temps, tentée par le soviétisme. Son âme demeure rigide et portée à la crispation et au contrôle.
En France, la bonne vieille intolérance sommeille toujours sous l'épiderme. "Comment peut-on être Persan ?".
Ce pays ne s'est-il pas créé, à la base, sur un mode "rouleau compresseur", avec sa "République une et indivisible" intransigeante (dont ne voulaient pas les Girondins) qui a broyé toute forme de particularisme (cf. ce qu'il advint des langues et identités régionales, porteuses, pourtant, de grandes richesses) sous la double férule de la centralisation et de l'assimilation ?
Aujourd'hui encore, la France (pourtant fort vieux pays) vit dans la hantise de l'éclatement; elle s'obsède ad nauseam du "faire société", du "vivre ensemble", du "danger communautariste" !
Comme si elle en était encore à l'heure des Guerres de Religion, de la Fronde, de la Révolution française ou, plus près de nous, de l'O.A.S..
Elle semble incapable de gérer (de digérer ?) sans s'échauffer tant les nouveautés que les différences. Au point que sa Cinquième République, lourd appareil, a, parfois encore, des allures de monarchie.
Son Histoire - qu'il place si haut - aurait-il rendu l'hexagone névrosé et psychorigide ?
P. Laranco.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire