Mon cœur est un bazar sans index
Sur leur lit de fatigue ils guettent le chant du coq
Insondable la profondeur des âmes
Mais mon cœur n'est ni de bois ni de pierre
Sur chaque bourg
S’estompent de lentes fumées
Et les chiens vont jappant dans les rues désertes
Encore un jour qui se lève
Je pense à ceux que j'aime
Et à tous ceux qui ont perdu
L’essence même d'exister
Si dur est le sort des gens
Dont les noms ne sont plus
Que de simples numéros de détresse
Sur des registres anonymes
On a fait lever le mendiant de son banc square des Abbesses
On a battu l'enfant abandonné dans un bidonville de Kolkata
L’orage tombera sur un monde indifférent au monde
Oh cruelles douleurs
Où tout et tous se dérobent
On déplore le voleur de grand chemin
Le corsaire des mers abordant le passant
Sur les anciennes routes des voies de la soie
Le pickpocket du métro Barbès – Rochechouart
On baisse les yeux
Sur les lèvres de toutes les prostituées
Mais qui sont les monstres ?
Mon cœur n'est plus
Qu’une immense blessure insondable
Le verdict détourné d'un absurde tribunal de pacotille
Dans mon lupanar des illusions perdues
Ne trouveront jamais place :
Vos salles boursières
Vos comptoirs de banques masqués
Vos guichets incongrus
Vos ventes aux enchères de la misère
Mon cœur est un bazar sans index
Richard TAILLEFER.
In Les invisibles (inédit).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire