EXIL – MISÈRE : LA GUERRE NOUS FORCE EN
NOTRE ÎLE SUR LA TERRE SE NOUE AUTRE AMORCE FÉBRILE !
OUI ! La
guerre qu'ils font en toi – tu l'useras
Et la gagneras – livrant à ton vif
silence
L'autre
devant lequel – plus tu ne frémiras
Avec qui
tu partageras vive présence
A l'amour
dissymétrique – mort cédera.
Son mur
même – à s'écrouler devant le toujours
Sera
occasion de danses - tu l'aimeras
Car – tu
verras – l'élan se fera en plein jour.
Ce qui
fait tant disparaître dans le néant
Brûle son
enfer devant les métamorphoses :
Ce qui
bruisse dans l'apparaître – Ici Céans
A les
couleurs de l'être multiple des choses.
Nous
pouvons être à leur école – incessamment.
Le temps
fébrile n'empêchera l'abondance.
Éole en
Misère emporte ce qui ment
Nous – un
autre puis un autre – toujours s'avancent.
Alain MINOD.
A travers cette langue finement tissée de connotations et de sens seconds,
dans laquelle le pouvoir évocateur des mots a pris la place des sens
référentiels dénotatifs, le lecteur averti se laisse entraîner derrière les
plaisirs du texte engendrés parallèlement par un faisceau d’images inédites et
un rythme syntaxique et mental effréné, mais sans se couper à aucun moment de
l’essentiel : le sens global du poème facilement saisissable grâce à quelques
zones éparses laissées délibérément éclairées surtout dans le titre écrit en
majuscules (EXIL – MISÈRE : LA GUERRE
NOUS FORCE EN NOTRE ÎLE/SUR LA TERRE SE NOUE AUTRE AMORCE FÉBRILE !) et les
trois derniers vers (Éole en Misère
emporte ce qui ment / Nous – un autre puis un autre – toujours s'avancent ...).
A partir de ces zones éclairées, le lecteur perçoit aisément l’idée
maîtresse du poème qui consiste en une dualité des plus courantes à notre
époque, celle du mal et du bien . Le mal étant semé par « Ils » ( La guerre qu'ils font en toi ), ces investisseurs dans le
commerce des armes qui pour faire fructifier leur argent ramassé illégalement
ont sans cesse besoin de faire éclater les conflits dans tous les coins du
monde en attisant les haines ethniques et communautaires et en répandant la
peur de l’autre.
C’est la triste réalité imposée de force dans notre monde mais au lieu de
se résigner à l’admettre, le poète exhorte l’homme à lui faire face et à la
changer radicalement dans le sens positif en bâtissant un nouveau monde où régnera l’amour de l’Autre.
Une belle conjugaison entre une philosophie optimiste, un humanisme
exemplaire et une esthétique poétique raffinée.
Pr Mohamed Salah BEN AMOR.
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