mercredi 10 juin 2020

Un nouveau texte du poète français Alain MINOD passé au crible du Pr Mohamed Salah BEN AMOR, critique littéraire tunisien.




EXIL – MISÈRE : LA GUERRE NOUS FORCE EN NOTRE ÎLE SUR LA TERRE SE NOUE AUTRE AMORCE FÉBRILE !



OUI ! La guerre qu'ils font en toi – tu l'useras
Et la gagneras – livrant à ton vif silence
L'autre devant lequel – plus tu ne frémiras
Avec qui tu partageras vive présence
A l'amour dissymétrique – mort cédera.
Son mur même – à s'écrouler devant le toujours
Sera occasion de danses - tu l'aimeras
Car – tu verras – l'élan se fera en plein jour.
Ce qui fait tant disparaître dans le néant
Brûle son enfer devant les métamorphoses :
Ce qui bruisse dans l'apparaître – Ici Céans
A les couleurs de l'être multiple des choses.
Nous pouvons être à leur école – incessamment.
Le temps fébrile n'empêchera l'abondance.
Éole en Misère emporte ce qui ment
Nous – un autre puis un autre – toujours s'avancent.



Alain MINOD.






































A travers cette langue finement tissée de connotations et de sens seconds, dans laquelle le pouvoir évocateur des mots a pris la place des sens référentiels dénotatifs, le lecteur averti se laisse entraîner derrière les plaisirs du texte engendrés parallèlement par un faisceau d’images inédites et un rythme syntaxique et mental effréné, mais sans se couper à aucun moment de l’essentiel : le sens global du poème facilement saisissable grâce à quelques zones éparses laissées délibérément éclairées surtout dans le titre écrit en majuscules (EXIL – MISÈRE : LA GUERRE NOUS FORCE EN NOTRE ÎLE/SUR LA TERRE SE NOUE AUTRE AMORCE FÉBRILE !) et les trois derniers vers (Éole en Misère emporte ce qui ment / Nous – un autre puis un autre – toujours s'avancent ...).


A partir de ces zones éclairées, le lecteur perçoit aisément l’idée maîtresse du poème qui consiste en une dualité des plus courantes à notre époque, celle du mal et du bien . Le mal étant semé par « Ils » ( La guerre qu'ils font en toi ), ces investisseurs dans le commerce des armes qui pour faire fructifier leur argent ramassé illégalement ont sans cesse besoin de faire éclater les conflits dans tous les coins du monde en attisant les haines ethniques et communautaires et en répandant la peur de l’autre.


C’est la triste réalité imposée de force dans notre monde mais au lieu de se résigner à l’admettre, le poète exhorte l’homme à lui faire face et à la changer radicalement dans le sens positif en bâtissant un nouveau monde où régnera l’amour de l’Autre.


Une belle conjugaison entre une philosophie optimiste, un humanisme exemplaire et une esthétique poétique raffinée.



Pr Mohamed Salah BEN AMOR.








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