mardi 9 juin 2020

Un texte de la poétesse algérienne Zohra MRIMI.




La mer est tiède devant ma bouche coite.
Il faut remuer la houle et arriver encore à ma bouche, pour que l'adieu, ce gros crabe rejoigne le sable, les algues, qu'il dorme sous les amantes sirènes trop froides.
C'est le moment de tout jeter à l'eau, mes affaires sèches, mes silences sous la cendre éparpillée. 
Mes baisers inconvenus, eux aussi ont rejoint l'abîme. 
Les poissons me haïssent, j'ai criblé de trous chauds la lune.
Des bateaux ivres ont échoué sur les berges de mon flanc.
Une grenouille s'est installée sur ma main étoilée.
Des anémones et requins glissent sur mes bras.
C'est devant la flèche du ciel que mon corps s'est noyé.









Zohra MRIMI























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire