À ces voix enfouies dans la douleur
Ces voix qui dorment dans la soif
À ces voix saccagées de nos traditions
Ces voix qui se gavent de faim
À ces voix réduites à la cuisine
Ces voix qui pleurent en silence
À ces cris impopulaires le jour
Mais populaires la nuit
À ces cris forcés de nos cœurs
Ces cris qui rient de nos corps
De nos joies et des pleurs de nos vies
À ces amours arrachées à notre soif
Ces amours des soirs pointilleux
Ces amours des nuits torrides
À ces vertus longtemps clouées
Ces vertus valeureuses
À ces vertus longtemps rabaissées
Ces vertus encagées de nos envies phalloïdes
À ces voies longtemps méconnues
Ces flamboyantes voies
Ternies de nos égos
La femme est une voix
Ses droits sont des voies
Qui ont besoin d'être
Écoutées
Honorées
Entendues
Reconnues
Satisfaites
Femme lève-toi et tresse
Ta voix des fils de tes droits
Lève-toi et saisis d'une main
L'arme de ta lutte continue
Et de l'autre main
Moyens de ton courage
Femme lève-toi et tresse
Ta voie des fils de tes droits
Toi l'aube qui longtemps
S'est ignorée
Femme lève-toi et tresse
Ton amour des fils de tes droits
Lève-toi, pas avec ton pagne
Mais avec ton esprit
Lève-toi, pas avec des foulards
Courbés ou noués autour de la tête
Ou des reins
Mais avec le lait
De ta mémoire créatrice
Cette boîte génitrice
Des bonnes valeurs
Lève-toi digne reine
Des reines-mères
Toi que chantent les poètes
Du monde
Toi que nomment du regard
Les troubadours
Toi que dessinent courbes
De l'arc-en-ciel
Toi que vante le vent
Au paysage
Toi que traduisent
Les rayons du soleil
Toi luminaire que révèlent
Au monde les étoiles
Lève-toi
Lève-toi lève-toi
Lève-toi lève-toi lève-toi
Ô douce musique
Des temps
Belle mélodie des époques
Ô sacrée Muse
Des siècles infinis
Toi qu'ont choisis
Mes mots
Toi qui donne sens aux mots
Ainsi qu'à la poésie
Toi la vie
Lève-toi, pas avec des pagnes
Ni des foulards de huit mars
Lève-toi brave guerrière
Utilise ton cœur de mâle
Pour soigner tes maux
Par la force de tes mains
De bravoure
Lève-toi, pas avec des faux semblants
Mais avec la voix de la résistance
Seule voie de ta liberté
Femme lève-toi digne guerrière
Sans façons ni décors
Car belle de naissance
Tu fus restes et resteras
Car tu es beauté
Car tu es plénitude...
Cebastien ARISSOUN.
Gobé, Le 08 mars 2021 à 12h39.
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