lundi 8 mars 2021

Le poète béninois Cebastien ARISSOUN dit à la femme "LEVE-TOI !".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À ces voix enfouies dans la douleur

Ces voix qui dorment dans la soif

À ces voix saccagées de nos traditions

Ces voix qui se gavent de faim

À ces voix réduites à la cuisine

Ces voix qui pleurent en silence

À ces cris impopulaires le jour

Mais populaires la nuit

À ces cris forcés de nos cœurs

Ces cris qui rient de nos corps

De nos joies et des pleurs de nos vies

À ces amours arrachées à notre soif

Ces amours des soirs pointilleux

Ces amours des nuits torrides

À ces vertus longtemps clouées

Ces vertus valeureuses

À ces vertus longtemps rabaissées

Ces vertus encagées de nos envies phalloïdes

À ces voies longtemps méconnues

Ces flamboyantes voies

Ternies de nos égos

La femme est une voix

Ses droits sont des voies

Qui ont besoin d'être

Écoutées

Honorées

Entendues

Reconnues

Satisfaites

Femme lève-toi et tresse

Ta voix des fils de tes droits

Lève-toi et saisis d'une main

L'arme de ta lutte continue

Et de l'autre main

Moyens de ton courage

Femme lève-toi et tresse

Ta voie des fils de tes droits

Toi l'aube qui longtemps

S'est ignorée

Femme lève-toi et tresse

Ton amour des fils de tes droits

Lève-toi, pas avec ton pagne

Mais avec ton esprit

Lève-toi, pas avec des foulards

Courbés ou noués autour de la tête

Ou des reins

Mais avec le lait

De ta mémoire créatrice

Cette boîte génitrice

Des bonnes valeurs

Lève-toi digne reine

Des reines-mères

Toi que chantent les poètes

Du monde

Toi que nomment du regard

Les troubadours

Toi que dessinent courbes

De l'arc-en-ciel

Toi que vante le vent

Au paysage

Toi que traduisent

Les rayons du soleil

Toi luminaire que révèlent

Au monde les étoiles

Lève-toi

Lève-toi lève-toi

Lève-toi lève-toi lève-toi

Ô douce musique

Des temps

Belle mélodie des époques

Ô sacrée Muse

Des siècles infinis

Toi qu'ont choisis

Mes mots

Toi qui donne sens aux mots

Ainsi qu'à la poésie

Toi la vie

Lève-toi, pas avec des pagnes

Ni des foulards de huit mars

Lève-toi brave guerrière

Utilise ton cœur de mâle

Pour soigner tes maux

Par la force de tes mains

De bravoure

Lève-toi, pas avec des faux semblants

Mais avec la voix de la résistance

Seule voie de ta liberté

Femme lève-toi digne guerrière

Sans façons ni décors

Car belle de naissance

Tu fus restes et resteras

Car tu es beauté

Car tu es plénitude...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cebastien ARISSOUN.

Gobé, Le 08 mars 2021 à 12h39.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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