Vide, face à un soleil-citron rabougri;
parmi les béances des souches éventrées
creusées un peu partout dans la chair des talus
en énormes bouches ouvertes de masques grecs,
en cavernes et en cratères grimaçants pièges de terre ocre et de racines poudrées
qui dirait-on cherchent à nous avaler tout crus.
Vide - où il nous faut avancer à pas de loup
mus par une unique obsession : contourner.
Vide froid, sur la claire vitrification tracée par l’aérodynamisme des voies
comme si l'air, soudain, s'était raréfié
dans son contact avec les hauts photons ténus.
Faut-il être dedans faut-il être dehors ?
En regardant de loin l'on voit
mais connait-on ?
En respirant avec,
on sait, sans rien voir.
Telle est sans doute l'essence de cet écart
qui nous a désenkystés loin de la chaleur loin de tout ce qu'elle peut avoir de ventral,
d'épais, de densité dénuée d'expression.
Vide funambule à nos risques et périls
vide que nos yeux et nos mots ont su tracer
prenant appui sur des hiéroglyphes de chair
personne ne sait que la lumière est vivante.
Texte et photographie : Patricia Laranco.
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