jeudi 28 octobre 2021

Patricia LARANCO (Moris/France).

 

 

 

Vide, face à un soleil-citron rabougri;

parmi les béances des souches éventrées

creusées un peu partout dans la chair des talus

en énormes bouches ouvertes de masques grecs,

en cavernes et en cratères grimaçants pièges de terre ocre et de racines poudrées

qui dirait-on cherchent à nous avaler tout crus.

Vide - où il nous faut avancer à pas de loup

mus par une unique obsession : contourner.

Vide froid, sur la claire vitrification tracée par l’aérodynamisme des voies

comme si l'air, soudain, s'était raréfié

dans son contact avec les hauts photons ténus.

Faut-il être dedans faut-il être dehors ?

En regardant de loin l'on voit

mais connait-on ?

En respirant avec,

on sait, sans rien voir.

Telle est sans doute l'essence de cet écart

qui nous a désenkystés loin de la chaleur loin de tout ce qu'elle peut avoir de ventral,

d'épais, de densité dénuée d'expression.

Vide funambule à nos risques et périls

vide que nos yeux et nos mots ont su tracer

prenant appui sur des hiéroglyphes de chair

 

personne ne sait que la lumière est vivante.

 


 

 

 

 

 

 Texte et photographie : Patricia Laranco.

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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