jeudi 7 octobre 2021

Réflexions par-ci, par-là...

 

 

 

 

Le désir d'affirmation de soi est devenu un phénomène comique. On ne sait plus discuter; on répond "non" et l'on contredit au quart de tour, seulement pour contredire; l'on (s') oppose, on argumente à n'en plus finir, c'est devenu un réflexe, un tic (ou même, peut-être, un TOC). Il faut qu'on montre qu'on est là, et qu'on a sa propre opinion, même si l'on sait à peine ce qu'on dit, ou ce à quoi on réagit. C'est un comportement d'adolescent attardé qui poisse de plus en plus toute tentative de dialogue. Où est passée la maturité, dans nos sociétés qui se veulent pourtant des parangons du "progrès", du "développement", de la démocratie, de la réussite et de la réalisation humaines ?

 

 

 

 

 

 

Ça arrange qui, que les gens ne sachent plus réfléchir, ne cherchent plus à comprendre ou comprennent tout de travers ?

Les élites, bien sûr.

 

 

 

 

 

Cette idée de l’esprit séparé de la chair.

D’où peut-elle provenir ? Quand est-elle apparue ?

Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle apparait dès le stade des religiosités (ou spiritualités, si vous aimez mieux) jugées les plus « archaïques » : le chamanisme, l’animisme, le panthéisme, le culte des Ancêtres. L’Homme s’y « évade » de son corps, de sa chair, par le biais de la transe, état second induit par des actions particulières (danses, provoquées et soutenues par des rythmes répétitifs) et/ou par l’ingestion rituelle de substances naturelles qui modifient la perception, l’état de conscience.

La danse sacrée (surtout au son  d’instruments à percussion divers, dotés d’un pouvoir hypnotique) a constitué, sans doute, la première forme de « communion » (spirituelle et sociale) qu’ont dû expérimenter les groupes d’êtres humains. Elle soudait le groupe, dans la même mesure qu’elle « aliénait » les individus, de façon plus ou moins intense (transe, « visions », « possession » par des « esprits » ancestraux, totémiques, etc.).

Reste à savoir, maintenant, où est née la notion d’esprit, d’âme.

Peut-être de la douleur du deuil et de l’idée de la mort, inacceptable, qui appelaient au secours la notion de (sur)vie après la mort.

Peut-être de la « mentalisation », de l’introversion de plus en plus grande de l’animal humain au fil des millénaires, voire des millions d’années ?...

 

 

 

 

 

La disparition des êtres (avec un petit « e ») est un processus qu’utilise l’Être (avec un énorme « e » cette fois) dans le but de durer.

Mais nous, qui vivons, sentons à l’échelle des êtres, avons peine à le comprendre.

 

 

 

 

 

 

N’y a-t-il pas de quoi être écœuré(e) par l’absence de Raison que manifestent des Hommes qui, pourtant, par ailleurs, bénéficient de la chance de recevoir tous les éléments culturels, intellectuels et cognitifs susceptibles de les orienter vers davantage de jugeote (je n’oserai quand même pas dire de « sagesse ») ?

 

 

 

 

 

La Raison ennuie  l’Homme, elle ne le fait pas, semble-t-il, assez « vibrer ». Oui, mais l’ennui, c’est que ses contraires, le déni, le délire (prométhéen, notamment) le conduisent à sa perte.

Le monde EST, il a sa propre vie, il possède ses propres logiques. Et, s’il a une « vocation », ce n’est, à ce qu’il semble, en aucun cas celle d’être, d’exister, d’évoluer en fonction des besoins, désirs et rêves de l’Homme. Ce n’est pas au monde de s’adapter l’Homme, mais à l’Homme de s’adapter à lui.

A preuve…le terrible désastre écologique qui nous menace.

 

 

 

 

 

C’est tellement plus facile de regarder, de pointer ce qui ne va pas chez l’autre ; de le commenter en comités des heures et des heures durant. Comme si on était, soudain, le Juge universel des choses.

Ces postures nous posent en hauteur, dans une position « au-dessus » ; c’est un peu comme si, au fond, elles nous haussaient, nous hissaient du côté des êtres « sans taches », des entités quasi divines.

Voilà, sans doute, pourquoi « les gens » - ce qui veut dire chacun d’entre nous – est si enclin à juger, à accabler son prochain de critiques, de tentatives de « correction ». Au travers de son prochain, c’est un peu de lui-même qu’il « rectifie », qu’il tente d’améliorer, de façon indirecte.

Comment résister à l’attrait que revêt la dénonciation des faiblesses ? Surtout quand il vous aide à précipiter les vôtres propres dans l’amnésie ?

 

 

 

 

 

A s’arrêter sur certains faits que l’on sait de la biologie, ne pourrait-on pas croire que la Vie est un tout qui se moque bien des myriades d’espèces (et d’individus à l’intérieur desdites espèces) qu’elle a créés, créera encore ?

Sans quoi pourquoi a-t-elle favorisé autant de diversité ?

Pourquoi a-t-elle « inventé » la reproduction sexuée, sinon parce que cette dernière a le pouvoir de « fortifier » les créatures ?

Chaque fécondation est, on le sait depuis longtemps, une « loterie », un extraordinaire (et unique) brassage de gènes parfaitement imprévisible.

Les êtres humains s’imaginent « se perpétuer », « se projeter dans l’avenir » en mettant au monde des enfants. Mais les enfants, les descendants ne sont en aucun cas des clones (et c’est mille fois tant mieux pour eux). Chacun sait que l’inceste est un facteur de « dégénérescence », de vulnérabilité accrue de la descendance éventuelle aux malformations de tous ordres ainsi qu’aux maladies pouvant survenir (cf. les cas hyper-endogamiques, des lignées royales européennes ou, plus loin encore dans le temps historique, des dynasties de pharaons).

Donc, la reproduction ne cherche pas à « servir » la continuité de l’individu, les individus ne l’intéressent pas.

Elle semble, plutôt, là pour servir la continuité de l’espèce et, en dernier ressort, celle de l’entité Vie.

 

 

 

 

 

C’est l’empathie qui nous vaut de considérer l’homicide comme l’acte le plus grave, le plus abject, le moins acceptable qui soit. L’Homme se dit : « Par-dessus toute autre chose, je tiens à ma vie, je l’aime ; j’ai l’instinct de conservation. Mon être autant que ma conscience veulent durer. Il n’y a pas de raison pour que l’individu que je pourrais tuer si l’envie m’en prend ne partage pas ce ressenti puissant avec moi ». Ce faisant, il se place « dans la peau » de l’autre.

Seuls tuent facilement celui qui est atteint d’un grave déficit d’empathie (le sociopathe) ou celui qui, sur l’instant, se trouve en proie à une pulsion subite et violente, incontrôlable, qui le submerge (comme, par exemple, la peur, la rage), ou encore l’être endoctriné, fanatisé à mort et celui qui a déshumanisé qui s’oppose à lui et/ou ne lui ressemble pas (vu, encore à titre d’exemples, comme « barbare », ou « sous-homme »).

Par ailleurs, toute société humaine obéit à l’intérêt non moins puissant,  non moins impératif qu’elle a à protéger ses membres (pour en garder le nombre intact), de même qu’à garantir, sur le court comme le long  terme, sa propre cohésion, laquelle constitue l’ossature même de son fonctionnement (donc, là encore, la condition de sa durée, de sa pérennité). De là résulte le commandement cardinal de la Bible, « Tu ne tueras point ! ».

 

 

 

 

 

 

Vous rendez-vous compte ? On ne sait pas dans QUOI on vit.

On sait qu’on est dans l’Univers. Mais l’Univers…on ne le SAIT pas.

On ne peut même pas le décrire : est-il fini, ou infini…possède-t-il seulement un « bord »… Quelle est vraiment sa forme exacte : plate, sphérique ? Autre ?

Lorsqu’ils nous entretiennent de l’Univers (cet Univers plein de galaxies, où se trouve la Voie lactée), les savants spécialistes corrigent (ou nuancent) vite leur propos en ajoutant « il serait plus juste  de parler de l’Univers observable par nous, depuis notre Système solaire », non sans nous préciser avec insistance qu’en la matière, il ne faut jamais perdre de vue que tout dépend de la position de l’observateur dans ledit Cosmos. Ils complètent tout aussi vite – et tout aussi volontiers – en affirmant que toute recherche sur la nature de l’Univers (même scientifique, mathématique et aidée de haute technologie) nous renvoie, en fait, à nos propres possibles, à notre propre perception, laquelle se trouve, dans son essence même, limitée et, par conséquent inopérante face à une pareille question qui (la messe est dite), nous dépasse.

Pour appréhender l’Univers (qui est « énorme » au-delà même de toute énormité pensable), pour l’observer dans son ensemble, il faudrait, pour commencer, être en mesure d’en sortir, afin de pouvoir se placer dans la position extérieure qui, seule, donne accès à toute démarche d’observation.

On le voit, le serpent se mord la queue.

La proposition « Observer l’Univers dans son ensemble, c'est-à-dire en tant qu’entité, objet, système » ressemble donc assez à ce que les tenants d’une autre discipline, les logiciens nomment une « proposition indécidable ».

Et ce, même si nous avons « découvert » le Big-bang, l’expansion accélérée (sous-tendue par l’énergie sombre antigravitationnelle) et le fonds diffus cosmologique, dont, grâce aux satellites COBE, WMAP et PLANCK, nous sommes, de surcroît, parvenus à dresser une carte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P. Laranco.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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