PLUS HAUT QUE LA PENSÉE.
C’est dimanche et moi aussi. Les quatre murs de ma cellule déploient une fraicheur salvatrice due, sans doute, au presque demi-millénaire de leurs vieilles pierres.
J’appuie trois pattes de pie sur la flaque presque sèche d’un poème. Elles lui donnent soudain le frétillement dont il avait besoin. Je rêve abstrait : j’écris abstrait. En cette abstraction, je me refais santé.
Fluide bruit de voitures anime la rue. Des voix gamines s’élèvent, viennent éteindre leur timbre au rebord de ma fenêtre. J’entends. Je fais sonar. Dans le doute permanent de trouver l’accord, je pianote, sans arrogance, sous l’intelligence de l’instinct.
Je n’ai plus d’espoir mais aussi de désespoir. Je comptabilise mes souffrances et mes joies sur le billot de ma vie présente. La honte n’est plus gardienne du pré. L’ambition s’en est définitivement retirée.
Au milieu des soucis, je place le mot plus haut que la pensée.
Serge-Mathurin THEBAULT.
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