Heure. Leurre ?
Enfoui sous le macadam fumant ?
Le salon fauve de l'ennui, forme circulaire. Rotation enfantine
autour d'un guéridon.
Tandis que les nuages défilent sur moi pelucheux se trahit
la texture des choses. La texture des choses, dans tout son
profond.
C'est alors que périclite l'inattendu ce produit en sous-main
de notre inattention.
L'heure est parfois une vibration verticale. A moins qu'elle ne
soit...une cause perdue.
Où chercher ? Dans l'amour inachevé, pleurard ? Aux salles
cadenassées des châteaux déchus (déçus, dé-sus) ? A la lisière
d'un flot qui frétille, empiète ?
On laisse derrière soi des géométries. Qui encadrent, qui
éperonnent, qui désencadrent.
A présent le silence se fait. Feutre gris. Feutre gris et touffu,
qui enrobe l'espace.
Heure. Leurre. Enfoui sous le macadam fourmillant.
Trouver sa voix, est-ce vraiment trouver sa voie ?
Les flottilles arraisonnées par le chagrin aux belvédères
attendent que le ciel fléchisse.
Que fais-je en la fébrilité des corridors
qui m'incarcèrent dans une course sans fin ?
Je ne comprends pas que le ciel devienne lait.
La chaleur a plié bagage, sur son dos,
les multiples scarifications de l'exil ,
la non-présence qui est présence à l'envers.
Sa langue rouge s'en est allée regarder
ailleurs ample mouvement de decrescendo
draperie prise dans les grands plis du recul.
J'ai entendu au fond du tunnel auditif
son soupir et son grésillement
de kauri,
son faux sifflement de maracas agitées
qu'il est convenu d’appeler "bruit de la mer" .
Amusez-vous avec des cubes de couleurs
et faites-les tourner à votre convenance !
Heure. Leurre terré.
Qui leurre sinon
l'heure ?
Mon heure
Ton heure
Leur heure...
Magnificence de la Beauté dans les rues.
Buvez le lait versé
par l'entonnoir du ciel
entonnez tous les chants
chantehaut chantefort -
Ô château-fort du chant !
L'inaccessible est là
et que vos mains se tendent !
Et que vos doigts essaient - mais en vain - de saisir !
Les matins sont furtifs et pudiques à souhait.
Qui réparera leur subtile horlogerie ?
La peau, seule, est un monticule de terrain. Une série de
pentes livrées au vent sec.
Écrire...mais sous la dictée du présent brut.
La peau ne se suffit jamais à elle-même. D'où son appétit. Ses
boulimies redoutables.
Elle cherche toujours à s'autocompléter.
J'ai un enroulement de bonheur dans mon corps.
Un foyer de chaleur.
Qui me réchauffe moi-même.
Aucune insatisfaction n'y fera rien.
On l'a lové là. Petite spirale de chair tiède. Aussi roulée en
boule qu'un chat en plein sommeil.
Un Soleil y réside. Et il vient de très loin (dans le Temps et
l'Espace).
Quand la Peau est trop nue je fais appel à lui.
Il me happe en son sein. Et là je me rétracte.
Il y fait doux et bon.
Patricia Laranco.
25/08/2023.
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