lundi 15 juillet 2024

Cébastien ARISSOUN, poète du Bénin.

 










Voici que tu montes 

l'échelle des soifs inassouvies

vers l'horizon où tout semble perdu

la vie en course sur l'horloge du temps brisé

pourtant elle tourne de désespoir en regrets




te voilà au chevet 

des sombres jours

taillés de pierres en pièces d'or brillant

à mesure qu'ils enlacent

l'oubli

tu gommes si bien des mots

les silences de la terre




pinceau en main encre sous les doigts

par l'étroite porte tu entres

l'histoire en exemple de civilisation

sur les côtes sur les berges

par la mer des rivages venus d'ailleurs

par l'exemple tu fais école

à l'étude des sciences de ta philosophie

culte de l'esprit culte réformateur

des vieilles sagesses




te voilà au chevet

des sourds-muets

des sans-abris

des orphelins

des mendiants

des sans-voix

qui sous des voiles rouges

camouflent leur honte




Voici que tu traces dès l'aube

des chemins

pour les voix futures

tu joues si bien sûre de toi

sur le nombril du destin

tu jettes tes cabales en liberté

mains chaffées de boue mouillées de soleil




Voici qu'entrent enfin en grande transe

les lumières tant chantées des poètes

de ton monde qui à ton chevet accourent

pour circoncire le sel de ton cœur

entre tes bras dépouillés

des raisins de Corinthe

mixture de couleurs au mixage du vent souillé




Qu'elle me porte 

ta voix

comme manteau

sur la voie

que dessine ton ombre




Parfois sur le chemin

la vie alterne

aux errances de l'homme

la face muette

de sa naïve complicité...




L'AVOCATE.
























Cébastien ARISSOUN.













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