Visite dans les cimetières
Quand les vivants vont parler aux morts…
Beaucoup de Mauriciens qui vont en France se font un devoir d’aller visiter la Tour Eiffel. Une escale obligée pour tout touriste. Mais il y en a d’autres qui préfèrent visiter les cimetières, et aller parler aux morts célèbres qui s’y trouvent. Ainsi, Devarajen Kanaksabee, collectionneur, chercheur et féru d’histoire, a fait un tour au cimetière Montparnasse, à Paris.
Et par-delà le temps, il a dialogué avec Charles Baudelaire, venu dans notre île en septembre 1841. En déposant des fleurs sur sa tombe, Devarajen lui a sûrement dit qu’il a visité la maison où aurait résidé Baudelaire, sise à Port-Louis, dans l’ancienne étude occupée par le feu Me André Robert. Baudelaire fuyait alors l’autorité de son beau-père, et voguait vers les Indes. Mais, c’est dans notre île qu’il conçut l’essentiel de son œuvre poétique, immortalisée dans son recueil Les fleurs du mal. Considéré aujourd’hui comme une pièce maîtresse de la poésie.
Mais Devarajen Kanaksabee ne pouvait manquer une visite sur la tombe de Jean-Paul Sartre. Ce philosophe ne pouvait qu’attirer le frondeur qu’est Kanaksabee, qui milite toujours pour que le Centre Culturel Tamoul reste à Réduit. Sur le mausolée de Sartre, ils ont sûrement parlé de L’être et le néant, voire des Mouches, et, sûrement, de l’existentialisme. A moins que Simone de Beauvoir ne soit venue se joindre à la conversation !
Le collectionneur a aussi visité le cimetière du Père-Lachaise, où reposent anonymes et célébrités de France et d’ailleurs. Mais à Montparnasse, Devarajen Kanaksabee a passé du bon temps avec Sainte Beuve, Jean Vercors, Pierre Larousse, Guy de Maupassant, Alfred Dreyfuss, André Citroën, Charles Pigeon et beaucoup d’autres. Mais si le pèlerinage dans les cimetières est un must pour beaucoup, un certain Jésus Christ disait de laisser « les morts s’occuper des morts ». Est-ce à dire qu’il faut oublier ceux qui reposent en paix pour l’éternité ?
La visite de Kanaksabee au cimetière de Montparnasse prouve que ce n’est point un sacrilège d’aller rendre visite aux morts. Car c’est aussi un moyen de les garder toujours vivants dans notre mémoire. Et d’ainsi perpétuer leur héritage culturel en ce bas monde !
Sedley ASSONNE.
Source : Sedley ASSONNE.
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