La peau du poète est poreuse.
Sous elle courent des terrains
riches en soulèvements noueux
et en avancées mangroviennes,
en plaines hirsutes
de soleil.
On ne peut pas
la perforer
car elle est déjà champ de trous,
ses pores s'ouvrent comme l'eau
de la mer s'ouvrait aux Hébreux.
Elle livre passage à tout
et à toutes les traversées
Le monde plonge à qui mieux-mieux
dans ses canaux écartelés,
ses fissures
de terre à vif.
Elle ressemble
à un buvard
et réagit au quart de tour
au moindre soubresaut de vent,
au moindre sursaut lumineux.
Je connais sa fragilité,
sa perméabilité folle
et ses granules mal reliés
qui font sa force
et sa faiblesse.
Patricia Laranco.
Juillet 2016.
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